La ménopause triomphante
Le blog d'une quinqua libérée et un peu... zébrée !
Avec l’arrivée de la ménopause, les règles deviennent anarchiques à cause des variations hormonales. En effet, les ovaires diminuent progressivement leur activité et les taux d’hormones, œstrogène et progestérone, baissent. Il en découle de nombreux désagréments, comme les bouffées de chaleur ou les sautes d’humeur. Ceci est le schéma classique.
Pourtant, défiant toute logique, vos taux d’œstrogène peuvent augmenter et battre tous les records ! Alors, telle une deuxième adolescence, les règles réapparaissent, les seins se font lourds et la libido s’envole !
Pourquoi un tel phénomène accompagne-t-il cette étape, pourtant marquée par la fin des menstruations ? Essayons d’y voir plus clair et de comprendre en quoi la périménopause et l’hyperœstrogénie vont parfois de pair.
Abuti Engidashet
Le rôle des œstrogènes
Plusieurs œstrogènes se partagent le devant de la scène chez la femme fertile. Ici, l’estradiol tient la vedette par rapport à l’estriol et l’estrone. Ils sont fondamentaux dans la reproduction de la femme mais également, dans une moindre mesure, chez l’homme.
Chez la femme, leur rôle est multiple. Ces hormones agissent sur tout l’organisme, de la glande mammaire au système urogénital, du cerveau au squelette. Etc.
- Elles définissent les caractères sexuels féminins lors de l’adolescence ;
- Elles favorisent la lubrification du vagin ;
- Elles permettent la sécrétion d’une glaire cervicale optimale ;
- Elles soutiennent la libido ;
- Elles fixent le calcium sur les os ;
- Elles interviennent dans la régulation thermique ;
- Elles maintiennent l’hydratation de la peau et des muqueuses ;
- Elles protègent le système cardio-vasculaire ;
- Etc.
Leur rôle est également primordial durant la grossesse, cela va sans dire.
Les 3 phases du cycle menstruel de la femme fertile
📖Lisez, La ménopause précause : causes et traitements
Vous l’avez compris, à cette période, les cycles deviennent irréguliers et les précédentes étapes d'un cycle normal se modifient : elles s'allongent ou se raccourcissent, cela dépend des mois ou des années. Au cours de la périménopause, plusieurs moments caractéristiques se succèdent, parfois de façon désordonnée.
Des cycles avec une phase folliculaire courte
Des cycles avec un corps jaune inadéquat
La troisième phase : anovulation
Les signes de l'hypo/hyperœstrogénie
On connaît les symptômes de l’hypoestrogénie, généralement nommés climatériques, qui résultent d’un manque d’œstrogènes : bouffées de chaleur, sueurs nocturnes, fatigue.... En revanche, ceux dus à l'hyperœstrogénie, sont parfois plus mystérieux. Ces deux phases alternent allègrement à l’approche de l'aménorrhée.
Les signes les plus marquants de l’hyperœstrogénie ressemblent à ceux ressentis avant et pendant les menstruations :
Rappelez-vous les délices de vos ménarches (premières règles) ! Durant ces périodes, les cycles peuvent être plus courts, les règles plus fréquentes car liées à des ovulations plus rapprochées.
Les risques
À long terme, on peut craindre une augmentation des cancers hormonodépendants, comme celui de l’endomètre et du sein. Mais en général, ces taux élevés d’hormones s’atténueront forcément avec l’arrivée de la ménopause. D’autres symptômes (climatériques) prendront place. Youpi !
À éviter durant ces phases d'hyperœstrogénie
Le traitement hormonal de la ménopause ne peut donc être prescrit durant la préménopause, à cause de ces phases durant lesquelles les patientes présentent des taux d’œstrogène parfois trop élevés. Il y aurait des risques de surdosage. Il faut dès lors attendre 12 mois, après l’arrêt des règles, pour envisager un THM. Un dosage hormonal s’impose pour confirmer l’aménorrhée et s’assurer que l’on n’est pas dans un creux, entre deux hyperœstrogenies.
De même, pour celles qui sont sensibles aux phytoœstrogènes, la consommation de soja, de graines de lin ou de houblon est déconseillée. On connaît leur vertu, en cas de diminution des taux d’œstrogène, et même si toutes les femmes n’y sont pas sensibles, l’absorption de ces aliments reste à surveiller en période de périménopause.
Quoi qu’il en soit, un accompagnement gynécologique et médical est recommandé pour traverser la périménopause et l'hyperœstrogénie. Durant cette phase, les bouleversements hormonaux se jouent de nous, et il est difficile d’y voir clair.
🌺Lisez, Les troubles de l'humeur, ou troubles thymiques, à la ménopause
Alors, hypo/hyper, avez-vous identifié dans quelle phase vous êtes en ce moment même ? Les deux alternent en l’espace de quelques jours et durant plusieurs années. La grande gagnante de ce duel sera la première. Car l’inéluctable arrive, vos taux d’œstrogènes diminueront inexorablement, apportant avec eux d’autres inconforts féminins qui à leur tour disparaîtront. La périménopause et l’hyperœstrogénie seront un jour un lointain souvenir.
Cependant, restons positives et voyons le bon côté des choses : la fin des règles, c’est déjà cela. Par ailleurs, Florence Foresti nous explique que la ménopause, c’est « l’adolescence avec une carte bleue ! ». Alors, profitons de cette deuxième jeunesse, enrichie de maturité, de liberté et de savoirs.
Car « rien dans la vie n’est à craindre, tout doit être compris » disait Marie Curie. Comprendre pour ne plus subir bêtement et anticiper nos peurs. Les solutions clés en main pour pallier les désagréments de la ménopause n’existent pas. Cependant, une vie saine et sportive, un mental d’acier et l’appui d’une aide médicale permettent de passer ce cap plus sereinement.
Mars 2024.
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