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La ménopause triomphante

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Ménopause : douleurs musculaires et articulaires 

Quand l’arthralgie ménopausique perturbe le quotidien des femmes en retour d’âge

 

Les douleurs articulaires à la ménopause touchent près d’une femme sur deux. On parle d’arthralgie ménopausique ou, plus généralement, de troubles musculo-squelettiques. Sensations désagréables, raideurs, gonflements ou gênes articulaires impactent le quotidien de nombreuses femmes lors du retour d'âge. La baisse des œstrogènes favorise ce phénomène, de toute évidence.  

 

Malgré des décennies d’observations, ces symptômes apparaissent seulement depuis une quinzaine d’années *, dans le catalogue des joies de la ménopause. Les femmes se sentent rouillées et grippées, comme si elles avaient de l’arthrose ou des rhumatismes. Les mains, les poignets, les genoux, les hanches, les épaules, les pieds et le rachis sont affectés. Et pourtant, lors de radios de contrôle, aucune pathologie n’est constatée. 

 

Alors, d’où viennent ces douleurs musculaires ou articulaires qui se manifestent avec la périménopause chez près de 50 % des femmes ? Comment y remédier et retrouver le plaisir de bouger ? Faisons le tour de la question. 

 

* Selon le Dr Christian Jamin, gynécologue à Paris 

 

 

Sommaire :

1 Le vieillissement naturel des articulations

2 L'augmentation des douleurs articulaires liée à la baisse des œstrogènes

3 Les solutions pour limiter les douleurs articulaires à la ménopause

Poignet douloureux Ménopause, arthralgie les douleurs articulaires

1 Le vieillissement naturel des articulations 

 

Les douleurs liées à la ménopause se confondent souvent avec celles du vieillissement, comme l’arthrose ou l’arthrite. Le manque de sport et le changement d’habitudes, fréquents à cette période de la vie, peuvent également générer des douleurs. Aussi, la distinction entre les trois origines s’avère difficile. Qui de la baisse des hormones, d’une diminution des d’activités, ou du vieillissement, impacte le plus nos articulations à l’approche de la cinquantaine ? 

 

Car on ne peut le nier, le retour d’âge s’accompagne souvent d’une décélération (liée à la fatigue), de bouleversements psychologiques (départ des enfants, séparation), de nouvelles sources de stress et d’épuisement (parents vieillissants).… Tous ces aspects de la vie créent des tensions et des raideurs physiques et psychiques évidentes. Notre corps témoigne de notre fatigue quotidienne, somatise et exprime son inconfort. 

 

Cependant, le vieillissement s’approche à pas feutrés. Il envahit progressivement nos articulations. Par exemple, c’est à cette période de la vie que se manifestent les premiers rhumatismes. Une femme sur deux en souffrira. 

 

Avec le vieillissement, nos articulations se détériorent : 

 

  - Le cartilage s’affine. Or, il protège les os de l’usure liée aux frottements et leur résistance diminue. Les surfaces glissent moins bien les unes sur les autres et de l’arthrose* peut apparaître. Le cartilage peut devenir rugueux et creusé au lieu de rester lisse et lubrifié. 

 

  - Les tissus conjonctifs se raidissent. Les tendons, les ligaments perdent en souplesse et gagnent en fragilité. 

 

  - Les muscles diminuent. La fonte musculaire commence dès 30 ans, d’environ 1 % par an. La masse de tissu, la quantité et la taille de leurs fibres décroissent. Cela s’accélère entre 50 et 60 ans. On parle de sarcopénie *** au-delà d’un certain seuil. Cette perte musculaire entraîne davantage de tensions dans les articulations et favorise l’arthrose. Le nombre de fibres musculaires à contraction rapide s’affaiblit plus vite que les fibres à contraction lente. Les muscles deviennent mois réactifs. 

 

(*Arthrose : altération du cartilage et des tissus articulaires, gonflements, excroissances osseuses, raideurs au lever. Elle commence vers la quarantaine. Les hommes la développent plus tôt, car leurs articulations ont souvent subi davantage de lésions au cours de leur vie. Mais après 40 ans, ce sont les femmes qui en souffrent le plus. Le corps peut essayer de compenser les lésions en fabriquant de l’os, ce qui produit des excroissances qui gênent l’articulation et la déforme)

 

(**Arthrite : inflammation aigüe ou chronique des articulations. Liée aux autres pathologies osseuses.)

 

(***La sarcopénie : perte progressive de la masse, de la force et des muscles, liée au vieillissement. Son estimation est de 27 à 59 % chez les femmes de plus de 60 ans, alors qu’elle n’est que de 30 à 45 % pour les hommes. Le manque d’activité physique, le vieillissement mitochondrial, la mauvaise nutrition, les facteurs hormonaux ou un état inflammatoire représentent les causes principales. On limite son évolution par un bon apport nutritionnel, surtout en protéine, et de l’activité physique. L’origine de la sarcopénie est encore mal connue.)

 

Ainsi, le vieillissement fragilise progressivement nos articulations et nos muscles. D’autres facteurs amplifient le processus, comme le mode de vie, le surpoids et bien sûr, la ménopause. 

2 L'augmentation des douleurs articulaires liée à la baisse des œstrogènes

 

Les études, peu nombreuses, n’élucident pas complètement la relation entre ménopause et douleurs articulaires. Les médecins, lors des consultations, fonctionnent par élimination : ils commencent par exclure les autres pathologies, telles la polyarthrite ou l’arthrose. Des questionnements sur le ressenti et le passé de la patiente permettent de se rapprocher d’un diagnostic. Des radiographies, des ultrasons ou des ponctions seront parfois nécessaires. Mais souvent, rien ne transparaît. 

 

Pourtant, la souffrance est bien réelle, bien avant que l’arthrose ne s’installe. 

 

 

A Certains phénomènes expliquent les douleurs :

 

  • Tout d’abord, la densité des os diminue à partir de 30 ans. Cela s’accélère chez la femme avec l’arrivée de la ménopause. C’est avéré ! La carence en œstrogènes affecte notre ossature et l’ostéoporose menace. Les os deviennent fragiles.
Genoux douloureux les douleurs articulaires et musculaires à la ménopause
  • Concernant les douleurs, les observations médicales témoignent de leur augmentation avec l’arrivée de la ménopause, surtout chez les femmes post-ménopausées. À l’inverse, les patientes prenant des hormones voient leurs douleurs diminuer : les hormones entraînent une baisse des douleurs. 

B Les effets des œstrogènes sont nombreux : 

  • Les muscles, mais encore les tissus conjonctifs (ligaments et tendons) et les os, possèdent des récepteurs afin de capter les œstrogènes : ils profitent alors des propriétés anti-inflammatoires des hormones. 

 

  • Concernant les os, les œstrogènes agissent positivement sur les ostéoblastes, ces cellules qui reconstruisent l’os et préservent ainsi leur densité et leur solidité. Elles agissent pareillement sur les cellules des cartilages.

 

  • D’autre part, les hormones impactent l’excitabilité neuronale, à travers les chondrocytes ( les cellules prévues pour capter les œstrogènes). Puis elles agissent sur la transmission synaptique. Ainsi, la carence hormonale modifie la sensibilité et abaisse le seuil de tolérance à la douleur, surtout au niveau des articulations. De simples sensations désagréables deviennent des douleurs insupportables

 

 

C  Peu d'études sur ce phénomène

 

Malheureusement, les effets des œstrogènes sur le système musculo-squelettique sont encore trop peu étudiés. Peu de traitements sont donc proposés en dehors d’anti-inflammatoires ou de traitements naturels. Et souvent, les patientes se voient orientées vers des traitements « psy » ! 

 

Force est de constater que lorsqu’il s’agit de douleurs féminines, les scientifiques manifestent peu d’empressements, contrairement à celles qui concernent les hommes. Selon un article de Erin Blakemore, paru en novembre 2023, dans le National Géographique, les femmes ont 31 % de chances supplémentaires de se faire diagnostiquer une maladie de santé mentale lors de consultations pour des causes coronariennes ou orthopédiques. C’est dire comme l’on est entendue ! 

 

Certes, le cortisol (hormone du stress) est régulé par les œstrogènes : leur diminution augmente le stress qui induit davantage de tensions et de souffrances. Pour autant, nous considérer comme "cinglée" ou menteuse, il y a de la marge que certains médecins s’autorisent à franchir !

 

Ainsi, les douleurs articulaires et musculaires précèdent souvent les maladies comme l’arthrose ou l’ostéoporose. Elles représentent un réel symptôme de la ménopause, même si les examens médicaux ne permettent pas toujours de les observer. Non, ce n’est pas dans notre tête 

 

 

3 Les solutions pour limiter les douleurs articulaires à la ménopause

 

Le maître-mot est : douceur ! Léger massage, douche chaude pour stimuler la circulation sanguine, et favoriser le mouvement. À l’inverse, en cas de gonflement ou de forte douleur, se mettre au repos avec une poche froide atténuera le ressenti. 

 

Voic d'autres alternatives : 

 

 

1 ) Le sport

 

De façon préventive, l’activité physique permettra de renouveler le liquide synovial, d’activer la circulation des autres fluides et de dérouiller les articulations. On ne le dira jamais assez, le sport est votre meilleur allié ! 

 

Par ailleurs, maintenir une bonne musculature permet de diminuer les tensions sur les articulations. Le sport en charge (marche, course) exerce une légère contrainte sur les os qui se renforcent et se fortifient. Une activité physique régulière augmente de 1 % la densité osseuse, chaque année. La gestion du stress et du poids bénéficie également de cette dépense d’énergie. 

 

Les exercices doivent être variés : musculation, étirement (yoga), cardio (marche/course). Évitez si besoin, les gros impacts, préférez par exemple la marche à la course. 

 

 

 

🏃🏽‍♀️Lisez : les bienfaits du sport à la ménopause

 

 

 

 

2 ) Le repos 

 

Se reposer, y avez-vous pensé ? J’en doute ! Simple comme bonjour et si peu appliqué ! Comme de nombreuses femmes, vous en faites trop, physiquement et psychiquement. Or, le repos permet la récupération, limite les inflammations, améliore le moral… Si, si ! 

 

En phase de sommeil, le cortisol, l’hormone du stress chute, les cellules se régénèrent plus vite, l’hormone de croissance est produite. Elle permet chez l’adulte de réparer les muscles, la peau et les os. 

 

Repos la nuit, évidemment, mais aussi tout au long de la journée. Prévoyez des petits moments de récupération et de détente. Pratiquez un peu de méditation, relevez les jambes, relaxez-vous, sommeillez quelques minutes…

 

 

 

 

3 ) Perdre du gras et manger équilibré

 

Porter du poids supplémentaire et inutile pèse sur les articulations. Le surpoids favorise l’arthrose ! De plus, la masse grasse renferme des protéines inflammatoires, qui affectent tout le corps, y compris les articulations (Dr How, société, arthrite, Canada). Quant aux médicaments, ils se dissolvent dans les graisses et donc, sont moins disponibles pour le reste de l’organisme. Leur action s’amoindrit chez les personnes en surpoids. Les douleurs se gèrent moins bien. 

 

Par ailleurs, une alimentation et une hydratation, sans carences, permettent d’apporter à l’organisme tous les nutriments dont il a besoin pour préserver ses articulations et ses muscles. Protéines, vitamine D, calcium, magnésium… 

 

 

 

 

4 ) Le traitement hormonal de la ménopause 

 

Si dans un premier temps, quelques antalgiques de bases (paracétamol) ou des anti-inflammatoires peuvent vous soulager, un traitement plus global deviendra peut-être nécessaire. 

 

Dans une étude de 1991, le Women’s Health Initiative (WHI) observait une amélioration des douleurs chez 47 % des femmes ayant reçu un THM. (38 % dans le groupe placebo). Probant, mais sans plus, me direz-vous. 

 

Cependant, en 2013, l’article Estrogènes, arthrose et inflammation de Marta Martín Millána, Santos Castaneda confirme ces premières observations. 

 

Voici d'autres constats intéressants : 

  • Les femmes enceintes atteintes de polyarthrite, connaissent une rémission de leur maladie durant la gestation. Elle reprend de plus belle après l’accouchement. Cela démontre que des taux d'œstrogènes élévés freinent la maladie osseuse. 

 

  • Les patientes ménopausées qui ne peuvent adopter le THM sont statistiquement plus sujettes à la polyarthrite. Cela démontre que la maladie s'accentue en cas de baisse des hormones. 

 

  • Les femmes ayant un cancer et qui suivent un traitement anti-œstrogènes, souffrent davantage de polyarthrite que les autres. Cela démontre encore, que la maladie articulaire s'accentue lorsque les œstrogènes ne peuvent pas agir.

 

On peut en conclure un lien entre préservation des articulations et THM. Les références s’accumulent, malgré des études parcellaires, difficiles d’accès pour les non-médecins, et donc peu diffusées. Les résultats sont prometteurs cependant. 

 

L’avis d’un médecin, bien documenté, sera nécessaire. Puis, si vous pouvez en bénéficier, testez le THM et observez vos sensations ! 

 

 

 

 

5 ) Solutions naturelles

 

Il existe des solutions plus naturelles, mais Sarah Davies, spécialiste anglaise de la ménopause, explique en 2022, que "peu de médecins connaissant les méthodes alternatives naturelles au THM". Sans blague ! 

 

De nombreux laboratoires proposent des plantes et des compléments alimentaires. Demandez donc conseil à votre pharmacien ! Sachez, cependant qu'il n'existe pas de recette miracles. 

 

Certaines plantes contiennent des principes actifs qui limitent les « substances liées à l’inflammation ». Voici ce que l'on peut lire ici ou là sur les emballages. Mais vous en conviendrez, les explications demeurent floues ! Il n’empêche que l’harpagophyton, le cassis, l’ortie dioïque, le camphre ou le saule blanc sont souvent cités. 

 

L’acupuncture et la médecine chinoise peuvent améliorer la mobilité, elles sont souvent recommandées pour les douleurs articulaires. Elles traitent l’inflammation et permettent de retrouver un équilibre interne. Des études attestent de leurs effets analgésiques à court et moyen terme. Malgré de nombreuses théories, le fonctionnement de l’acupuncture demeure bien mystérieux. 

 

 

 

Encore une fois, le sujet des douleurs articulaires et musculaires à la ménopause, passionne peu les foules ou plutôt les hommes, majoritairement aux commandes des milieux scientifiques. Les sources sont peu nombreuses, anciennes, parcellaires… C’est plus facile de nous faire croire que « c’est dans la tête » que de trouver des solutions ! Lorsqu’il s’agit de douleurs masculines, la recherche est plus pressée d’apporter des remèdes.

 

Gageons que lorsque ces messieurs réaliseront l’immense marché potentiel que représentent les femmes ménopausées, nos douleurs deviendront le centre de leurs préoccupations. À moins que nos consœurs chercheuses, plus concernées, ne les coiffent au poteau !

 

Pour l’instant, une bonne hygiène de vie est à rechercher et influera considérablement sur vos douleurs articulaires à la ménopause. Repos, lâcher-prise et récupération compléteront le traitement ! 

Femme en position de yoga sous un arbre, douleurs articulaires à la ménopause

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