La ménopause triomphante
Le blog d'une quinqua libérée et un peu... zébrée !
Voici une petite fournée de livres pour entamer avec humour, lucidité et impudeur cette nouvelle ère de votre histoire féminine, que représente la ménopause.
BD, ballet-journal, essai… de quoi se tailler un chemin à travers les préjugés et les tabous qui entourent, même en 2023/2024, cette période de la vie que toutes les femmes traversent ou traverseront un jour.
Cette normalité, reléguée en arrière-plan dans les médias, les films ou les romans (Hé, oui, vous avez vu le héros tomber amoureux d’une femme aux cheveux blancs ?), semble encore méconnue des principales concernées.
Le corps féminin n’intéresse la société que lorsqu’il se dévoue à la sexualité, à la maternité ou à la beauté. Que d’articles, livres, films sur ces sujets ! Après, plus rien ou presque. C’est à se demander si au-delà de 45 ans, les femmes ne s’ennuient pas à cent sous de l’heure ? Où sont-elles ?
Il est temps de briser ce plafond de verre et d’appeler l’attention de chacun sur la ménopause, de prendre le temps de la réflexion sur cette période pour l’appréhender différemment.
Quelques livres sur la périménopause, ça aide toujours, car " chaque lecture est un acte de résistance " ! (Jean prieur)
Ylanite Koppens
‘Bouffées de Chaleur’ est un essai écrit par l’auteure allemande d’origine coréenne, Miriam Stein, qui brise le tabou entourant la ménopause.
Avec humour et désinvolture, elle partage son expérience de ce phénomène, inévitable, de la vie des femmes, abordant des sujets tels que les bouffées de chaleur, les saignements intempestifs, la fatigue et la déprime.
Stein démystifie la ménopause en mettant à jour les fausses croyances et les préjugés sur le vieillissement féminin, grâce à une enquête talentueuse éclairée par des références littéraires, scientifiques et féministes.
Dans cet ouvrage, Stein soulève également l’injustice sociale qui consiste à reléguer les femmes à une sorte de discrédit dès le début de la ménopause, malgré le fait qu’elles soient à mi-vie.
Elle évoque également la périménopause et le climatère, des périodes peu nommées dans la vie des femmes, soulignant le manque d’accompagnement, même de la part du milieu médical. Peu de gynécologues comprennent ou connaissent le désarroi féminin qui accompagne cette étape !
Cet essai est nécessaire pour briser le voile pudique entourant les sujets de santé purement féminins, avec un ton humoristique agréable.
La Révolution Ménopause de Laurence Haurat propose un voyage singulier à travers la ménopause, une étape souvent négligée et mal comprise.
Laurence Haurat, psychologue et nutritionniste, offre des connaissances basée sur des études récentes, et des solutions concrètes pour aider les femmes à franchir cette étape avec sérénité. Elle leur permet d’identifier leurs difficultés et mieux cette période de transformation.
Son livre brise les tabous entourant le retour d’âge et encourage les femmes à être actrices de leur propre métamorphose. Personne ne viendra spontanément les aider ! Trop peu de gens connaissent leurs souffrances.
Puisant dans les études récentes et dans sa pratique quotidienne, Haurat offre des réponses concrètes pour aider les femmes à comprendre et à vivre pleinement cette période. Les changements physiques (prise de poids, bouffées de chaleur, relâchement des tissus…), psychologiques (sommeil, troubles de l’humeur…) et sociétaux (tabous, image dégradée de la femme de plus de 50 ans…) associés à la ménopause.
En normalisant le sujet, elle vise à libérer les femmes du poids de la ménopause que la société leur fait porter et à les aider à embrasser cette nouvelle phase de leur vie avec confiance et résilience. Une vraie révolution ! Mais tout reste encore à faire !
Dans son essai provocateur “Vieille peau”, Fiona Schmidt aborde le paradoxe de la société qui “valorise” le vieillissement chez les femmes, tout en les soumettant à des normes esthétiques restrictives, depuis leur jeunesse, et en les plaçant en arrière de la scène. En clair, assumez vos rides, mais au placard !
Schmidt déconstruit le double standard sexiste et l’âgisme qui affectent la vie, la sexualité et la carrière des femmes, dévoilant les humiliations et les silences qui les accompagnent.
Avec une plume drôle et émouvante, elle réinvente “vieille peau” en un état d’esprit libérateur, incitant chacun à repenser le temps qui passe.
L’essai de Schmidt combine une analyse sociale éclairante et un récit personnel saisissant, remettant en question les normes patriarcales et l’éducation genrée, qui culpabilisent les filles. Elle met en lumière les discriminations, basées sur l’âge et le sexisme omniprésent, dans des domaines tels que le marketing et l’industrie cinématographique.
L’auteure aborde également la réalité des femmes de plus de 50 ans, démontrant que vieillir est une étape de vie à revendiquer, malgré les pressions sociales. He oui, nous avons le droit de vivre !
Schmidt incite les femmes à assumer leur âge et à défier les représentations négatives de la vieillesse, tout en offrant une réflexion sur la condition féminine, dans la société contemporaine. Son essai, rempli d’arguments convaincants et d’expériences personnelles, pousse à une prise de conscience sur les injonctions imposées aux femmes, depuis des siècles.
En fin de compte, “Vieille peau” est un livre essentiel qui invite à repenser notre rapport à l’âge, au corps féminin et aux normes sociales.,
Dans “Moi je veux être une sorcière-Ménopause”, Marie Pavlenko et Joséphine Onteniente défient le silence entourant la ménopause à travers une BD audacieuse et humoristique.
Pavlenko, bien documentée sur le sujet, met en lumière une perspective sociologique selon laquelle la ménopause est une construction sociale, réduisant la femme à sa capacité de reproduction. Sans blague !
Elle insiste sur l’importance pour les femmes de comprendre leur corps et de se libérer des stéréotypes associés à la ménopause, afin de ne pas vivre cette période comme un fardeau.
Les auteures confrontent également les clichés et les remarques machistes (Ho !) sur la ménopause, à travers des débats francs entre femmes de différentes générations. Elles abordent, sans tabou, les symptômes physiques et les aspects sociétaux de la ménopause, tout en offrant une analyse comparée de son traitement dans différentes cultures.
Avec un graphisme simple, mais expressif, elles démystifient cette étape de la vie féminine et encouragent hommes et femmes à réfléchir sur ce sujet, trop souvent négligé.
Le livre, mélangeant sociologie, médecine et humour, est une invitation à briser les tabous et à déconstruire les préjugés autour de la ménopause. En mettant en valeur la beauté et la féminité au-delà de 50 ans, les auteures permettent une perspective rafraîchissante et décomplexante (enfin !) sur cette période de transition.
Ce roman graphique, à la fois didactique et divertissant, est un véritable outil de lutte contre les stéréotypes et de promotion de la compréhension et de l’inclusion des femmes ménopausées dans la société contemporaine.
Dans ce roman graphique, Francine Oomen, auteure renommée en littérature de jeunesse, offre un récit plein d’humour et de sincérité sur sa propre traversée de la ménopause et la crise existentielle qui l’accompagne.
À 52 ans, Francine se sent dépassée : brouillard mental, bouffées de chaleur, sautes d’humeur, trous de mémoire… Elle cherche des réponses, jusqu’à identifier la coupable : la redoutée ménopause.
Dans une sorte de bullet-journal, avec autodérision, Francine nous plonge dans son introspection douloureuse, mais libératrice, suggérant que pour gérer la ménopause, il faut d’abord l’accepter. Simple comme bonjour !
Dans ce récit mêlant art et journal intime, l’auteure met en lumière le manque d’éducation et d’information sur la ménopause, contrastant avec la surabondance de connaissances sur la maternité (injonction sociétale !), la beauté, la minceur… Elle aborde également les émotions, les blessures du passé et la nécessité de s’en libérer.
Au travers des voix intérieures de Madame Tapedur et ses deux filles, Marteau et Enclume, Francine expose la puissance de cet épisode dans la vie d’une femme.
Ce roman graphique, documenté et dynamique, offre une variété de genres graphiques, allant des dessins aux photos en passant par les aquarelles, permettant au lecteur de plonger pleinement dans le sujet. On y trouve même quelques recettes et des jeux !
À travers son récit, style journal intime, Francine évoque ses doutes, ses questionnements et sa lutte contre la pression sociale et personnelle. Elle invite à ralentir, à se recentrer et à accepter ce passage de la vie avec humour et bienveillance.
Ce livre, non seulement instructif, mais aussi divertissant, devrait être recommandé à tous, y compris aux proches des femmes en pleine métamorphose, pour une meilleure compréhension et un accompagnement adapté. En somme, cet ouvrage traite d’un sujet peu abordé, avec succès, et qui mérite d’être lu pour sa pertinence et son approche rafraîchissante. Un petit air frais sur un sujet très chaud !
Ce petit tour d’horizon exhaustif, réconciliera, j’espère, les plus mortifiées par les chamboulements de la ménopause. Tous ces livres sur la périménopause, à peu de choses près, constatent la méconnaissance et les non-dits qui entourent cette période de la vie des femmes. Les auteurs mettent enfin, des mots sur des douleurs, des incompréhensions et des peurs que nous traversons seules, presque honteuses de notre situation.
Sans étouffer nos semblables par l’étalage de nos difficultés, posséder les connaissances et les arguments pour attirer les conversations vers le retour d’âge féminin, permet de soulever des siècles de silence et de mépris envers la condition féminine.
Passons à l’action, informons nos conjoints, nos fils et nos filles pour que ces dernières abordent un jour la ménopause avec sérénité et confiance.
Avril 2024
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