La ménopause triomphante
Le blog d'une quinqua libérée et un peu... zébrée !
Malgré les nombreuses difficultés et symptômes provoqués par la ménopause, elle n’est pas une maladie, tout comme la grossesse ou les règles. Pour autant, elle peut rendre malade ! Cherchez l’erreur !
Prise de poids, ostéoporose, problèmes cardiaques, douleurs diverses et autres affections pointent le bout de leur nez, engendrés par la baisse des taux d’hormones.
En toute logique, la solution ne serait-elle pas de combler les manques ? Quelques petits apports d’œstrogènes, de-ci de-là, pourraient si facilement remettre de l’ordre dans tout ce chaos hormonal.
Hélas, vous vous en doutez, cela n’est pas aussi simple. Pourtant, les risques sont minimes avec un suivi médical efficace. Voyons en quoi consiste le traitement hormonal de la ménopause ou THM et les conditions de sa prescription.
"La ménopause est la période de la vie d’une femme où les règles (menstruations) s’arrêtent définitivement. Elle intervient généralement entre 45 et 55 ans et en général aux alentours de 50 ans", selon Améli.
Grâce à qui ? Les œstrogènes, qui sont à l’origine de notre insondable féminité.
Progressivement, vers 45 ans, nos taux d’hormones varient à la baisse, les flux menstruels deviennent anarchiques… Une belle pagaille s’installe au fur et à mesure que les années passent. Et les symptômes de la ménopause apparaissent de tous côtés, car les œstrogènes circulent dans chaque recoin de notre corps. Nos os, notre cerveau, notre cœur, nos vaisseaux… profitent quotidiennement de leurs bénéfices. À présent que les hormones diminuent, tout part en cacahuète !
Si la plupart de ces symptômes passent après l’arrêt des règles, chez la plupart des femmes, pour certaines, ils persistent, au point d’altérer la qualité de vie.
Par ailleurs, le rôle protecteur des hormones disparaît : le vieillissement du corps s’accentue à vitesse grand V. Les risques de maladies cardio-vasculaires et d'ostéoporose menacent. Et si la ménopause intervient de façon précoce (avant 40 ans), les dangers s’accroissent d’autant plus qu'ils arrivent plus tôt. Joyeux programme !
Ainsi, le THM peut s’avérer une solution, lorsque ces symptômes deviennent gênants, si vous avez des probalités de perte osseuse ou de problèmes cardiaques et afin de préserver votre jeunesse. Votre médecin évaluera les risques/bénéfices pour vous apporter des réponses.
Généralement, le traitement se présente sous forme médicamenteuse ou par voie voie cutanée (patch ou crème ), car dans ce cas, les risques thrombo-emboliques sont réduits.
Comme son nom l’indique, il se compose d’œstrogènes et de progestatifs.
Préconisé à bon escient, pour des patientes suivies par des professionnels de la santé, médecin généraliste ou gynécologue, ce traitement se révèle avantageux, avant 60 ans.
Il est généralement prescrit à la ménopause avérée, c’est-à-dire quand les règles sont absentes depuis 1 an au moins, souvent après un bilan hormonal sanguin. Il faudra donc attendre un peu ! (On note que certaines patientes peuvent recevoir des doses d'hormones avant leur ménopause, quand les symptômes climatériques sont très dérangeants).
Ses effets se révèlent positifs sur les symptômes de la ménopause et de la postménopause :
Le progestatif diminue le risque de cancer de l’utérus. Si celui-ci a été enlevé, cette hormone n’est plus nécessaire. L’œstrogène agit surtout sur les troubles climatères et la densité osseuse.
Le début du traitement
Il commence à partir de la ménopause avérée, le plus souvent. Celle-ci intervient après 12 mois sans règles. En effet, reprendre des œstrogènes peut amener un ovaire à re-fonctionner, si celui-ci n’était pas complètement à l’arrêt. On parle alors de résurgence ovarienne : elle pourrait conduire à un excès d’ œstrogènes (celles produites par l'ovaire + celles du THM). Cette hyperoestrogénie entraîne de nombreux désagréments (douleurs au seins, règles abondantes…).
Il est possible d'attendre quelque temps après la ménopause, mais en général, le THM est bénéfique s'il intervient dans les 10 années qui suivent l'aménorrhée. En effet, la carence en œstrogène va favoriser la constitution de plaques d'athérome. Si le THM est prescrit tardivement, c'est à dire après 60 ans, il risque de favoriser la rupture de ces plaques qui se sont créées entre-temps (risque d'infarctus).
L’arrêt du THM
Il n’y a pas d’études spéciales pour cette problématique, ni de consensus sur une durée minimale ou maximale de prescription. Les recommandations internationales précisent qu’il doit intervenir en fonction de la balance bénéfices/ risques, au cas par cas, et être revu chaque année. Son dosage peut varier dans le temps. Le traitement est indiqué tant qu’il est considéré comme bénéfique pour la patiente.
Souvent les patientes arrêtent le traitement par crainte d’effets secondaires, notamment de cancer (près de 35 à 55% des femmes).
Quand elles interrompent le traitement pour une raison médicale (survenue d’un cancer), l’arrêt est brusque. Quand il s’agit d’une modification de la balance bénéfices/risques, l’arrêt est progressif.
Les symptômes climatériques peuvent reprendre après l’arrêt du THM : selon les études de 21% à 93%
(🤔) des femmes, ressentent à nouveau des bouffées de chaleur, ce qui amène certaines d'entre elles à recommencer un THM, mais à des doses plus réduites.
🌍Lisez, La ménopause à travers le monde
Selon la Haute Autorité de Santé :
Elle préconise un traitement à doses minimales, pour une durée limitée. Elle souligne quelques risques chez les patientes avec certains antécédents d’infarctus ou de maladies veineuses. Des études montrent que le THM augmenterait le danger de phlébites, d’embolies pulmonaires (si le traitement est oral) et d’infarctus du myocarde, pour certaines femmes prédisposées, ou ayant commencé la thérapie tardivement.
D’autre part, pendant longtemps, le traitement hormonal à la ménopause ou THM fut accusé d’accroître les possibilités de cancer. Concernant les seins et les ovaires, le risque de voir se développer une tumeur passe de 50/1 000 en moyenne, chez les femmes non traitées de 50 à 60 ans, à 52/1 000, pour les mêmes femmes traitées avec un THM. Ce risque est donc restreint, mais existe tout de même. Le THM peut être contre-indiqué chez les femmes avec des antécédents cancéreux familiaux ou personnels.
Alors, la prescription de ce traitement doit tenir compte du passé médical de la patiente, de l’intensité de ses symptômes, du mal-être, et des risques qu’il occasionnerait. Le choix de cette thérapie exige un suivi sérieux d’un professionnel de santé, et doit faire l’objet d’un réexamen tous les ans. Un bilan médical et une mammographie préalables s’imposent.
Cependant, l'HAS fonde ses préconisations sur des études d'avant 2014 !
Selon les dernières études *
La NAMS (North American Menopause Society), une référence dans le domaine, a publié en 2022 de nouvelles recommandations fondées sur les dernières études.
Elle recommande le THM à la française (cocorico!) :
Certaines études récentent démontrent même une réduction de la mortallité par cancer du sein chez les femmes prenant un THM : car les hormones promeuvent ce cancer mais ne le créent pas. Elle vont favoriser l'apparition d'un cancer déjà existant mais n'en sont pas la cause.
Or, la surveillance engendrée par la prise du THM permettrait de repérer les tumeurs à leur début, quand elles sont encore toutes petites. Ces cancers sont donc mieux vécus. Par ailleurs, il est plus facile de lutter contre un cancer à 55 ans qu'à 70 ! Il est même supposé que les cancers induits par THM serait d'un type moins grave.
* Informations extraites du livre de Michel Mouly, Ménopause, ne souffrez plus en silence.
Aujourd’hui, 6 % des femmes prennent un THM. La méfiance règne. Alors, certaines se tournent vers d’autres méthodes, dont l’efficacité et l’innocuité ne sont pas toujours fiables.
Faisons le point :
D’autres recherches se développent autour de THM plus sûrs. L’estétrol (hormone naturelle synthétisée par le foie fœtal humain pendant la grossesse) pourrait remplacer les œstrogènes habituels. Il entraînerait moins de risques veineux, apporterait de nombreux bénéfices aux troubles vasomoteurs et génitaux, diminuerait les risques osseux, cancéreux et cardiaques tout en limitant la prise de poids. Qui n’en voudrait pas !
🔆Lisez : Les traitements naturels de la ménopause
Je ne pouvais m’empêcher de terminer, sans vous compter cette histoire qui porta un coup, presque fatal, au THM.
Une étude publiée en 2002, menée aux États-Unis, nommée « Women’s Health initiative » (WHI) s’était donné pour objectif d’estimer les risques et les bénéfices de stratégies ayant pour but de réduire certaines maladies, chez les femmes ménopausées. Plus de 16 600 patientes se prêtèrent à l’expérimentation.
Prévue pour durer 8 ans, elle fut stoppée radicalement après 5 ans, les risques d’infarctus, de cancers du sein, et de thromboses ayant été reconnus comme trop élevés.
La polémique enfla : les débats s'animaient entre femmes, dont certaines affirmaient tout haut qu’elles ne subiraient jamais de tels traitements. Les médias, avides de nouvelles à sensations, relayaient en boucle la menace qu’ils représentaient. Encore aujourd’hui, certaines patientes, peu informées, gardent un souvenir négatif du THM.
Cette étude, largement controversée par la suite, a suscité une grande discussion, amenant de nombreuses femmes à interrompre leur traitement, la couverture médiatique aidant.
Depuis, il a été mis en évidence que les patientes qui avaient participé à cette étude, étaient souvent en surpoids, âgées en moyenne de 63 ans, et prenaient des hormones peu prescrites en France, certaines fumaient... Bref, elles étaient prédisposées à certaines pathologies vu leur poids et leur âge, et subissaient un traitement hormonal différent de celui des Françaises. Rien à voir avec nos consœurs.
D’autres études sur le THM ont permis d’infirmer celle de 2002 et d’affiner encore plus le mode d’administration du THM.
Mais le mal est fait. Depuis, la méfiance règne et les dégats n'ont pu être réparés. Avant cette étude, 20% des femmes françaises ménopausées prenaient un THM. Seulement 6% aujoud'hui ! Depuis, les maladies cardio-vasculaires, chez les femmes, augmentent. Faut-il y voir un lien ?
Les dernières études sont très optimistes sur le sujet du THM, pourtant boudé en France. Devant la méfiance générale, Michel Mouly considère que les risques d'une ménopause non traitée sont également importants. Il explique dans ce livre l’intérêt des traitements hormonaux.
Ainsi, s’il n’est pas un traitement à prendre à la légère, et si votre médecin s’entoure des précautions nécessaires, le traitement hormonal de la ménopause se révèle d’une certaine efficacité pour gérer au mieux les symptômes climatériques.
Par ailleurs, le THM, représente une solution médicamenteuse efficace en vue de protéger la patiente de certaines pathologies engendrées par la baisse des œstrogènes : ostéoporose, maladies cardio-vaculaires, vieillissement cutané...
Cette démarche s’insère dans la recherche d’une vie meilleure. Le sport, la nutrition, le repos sont autant d’autres façons d’améliorer son quotidien à cette étape de l’existence de la femme.
Quelques sources:
https://www.inserm.fr/dossier/menopause/
https://www.hug.ch/gynecologie/traitement-hormonal-menopause-thm
patiente%20a%20subi%20une%20hyst%C3%A9rectomie%20)
https://www.sante.fr/le-traitement-hormonal-substitutif-de-la-menopause
https://www.has-sante.fr/jcms/c_1754596/fr/traitements-hormonaux-de-la-menopause
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