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La ménopause triomphante

Le blog d'une quinqua libérée et un peu... zébrée !
                                               

Le syndrome génito-urinaire de la ménopause

L’atrophie vulvo-génitale, un symptôme méconnu et sous-estimé 

Le syndrome génito-urinaire de la ménopause (SGUM), anciennement nommée atrophie vulvo-génitale, constitue un ensemble de symptômes souvent méconnus, mais très impactant pour les femmes en retour d’âge.

 

Il se caractérise par des manifestations telles que la sécheresse vaginale, la dyspareunie (douleurs lors des rapports sexuels) et des symptômes urinaires. Il résulte principalement de la diminution des niveaux d’œstrogènes associée à cette étape féminine. 

 

La prévalence du SGUM varie largement, touchant jusqu’à 50 % des femmes ménopausées dans certaines études, avec une incidence moyenne de 27 % selon la WHI. Malgré ses implications significatives sur la qualité de vie, ce syndrome reste souvent méconnu et sous-traité, nécessitant une sensibilisation accrue des praticiens et une prise en charge précoce et adaptée. 

 

Voyons de quoi il retourne. 

mains de femmes qui tiennent une rose

1 Le SGUM : des symptômes peu connus


Le diagnostic du syndrome génito-urinaire de la ménopause repose sur la reconnaissance des symptômes cliniques variés et sur la diminution des niveaux d’œstrogènes caractéristiques de cette période. 

 

Les principaux symptômes incluent :

  • la sécheresse et les démangeaisons vaginales persistantes ;
  • les irritations diverses, des sensations de brûlures, des saignements au niveau du vagin ;
  • la dyspareunie (douleurs lors de la pénétration) ;
  • des symptômes urinaires comme l’urgenturie (besoin urgent d’uriner), la nycturie (besoin d’uriner la nuit), la descente d’organe (le prolapsus) et les infections récurrentes.

Le SGUM concerne des femmes en ménopause qui ne bénéficient plus de la protection des œstrogènes depuis déjà quelque temps. Cependant, il peut débuter en préménopause. 

 

Le SGUM ne se guérit pas ! On ne vise que son ralentissement et une limitation des inconforts qu’il procure. 

 

En effet, moins d’œstrogènes entraînent : 

  • une muqueuse vaginale moins souple ;
  • moins de sécrétions vaginales ;
  • une perte de la tonicité du muscle périnée

 

Cet ensemble de symptômes est encore très méconnu des femmes qui consultent peu. Selon la WHI, de 27 à 50 % des femmes seraient atteintes. La NAMS parle de 84 % des femmes postménopausées !   

 

Si la plupart des femmes seront affectées par ces symptômes, certaines les connaîtront bien plus tôt à cause de certains facteurs de risques :

  • une ovariectomie chirurgicale ou des traitements hormonaux ;
  • des habitudes de vie comme le tabagisme ou l’alcoolisme ; 
  • une diminution de la fréquence des rapports ;
  • l’insuffisance ovarienne prématurée ;
  • l’absence d’activité physique ;
  • l’absence d’accouchement par voie vaginale ;           
  • etc.

 

Alors, une prise de conscience permet de minimiser ou de retarder ces aléas irréversibles, liés à la baisse des hormones féminines. 

 

2 Poser le diagnostic : ouvrir les yeux sur le SGUM

 

Le diagnostic repose principalement sur l’évaluation clinique des symptômes décrits par la patiente. Les symptômes peuvent être permanents ou intermittents. 

 

Il est complété par un examen physique détaillé. Il peut révéler :

  • un éclaircissement des poils pubiens ;
  • une atrophie des petites lèvres ;
  • un rétrécissement de l’introïtus (orifice du vagin) et du vagin ;
  • une augmentation du pH vaginal ;
  • une muqueuse pâle et fragile ;
  • des signes d’inflammation comme des pétéchies (éruptions cutanées) ;
  • un accolement des lèvres vulvaires ;
  • Etc. 

Les outils diagnostiques peuvent inclure des questionnaires standardisés et des échelles de sévérité des symptômes.

femme qui tiend des étiquettes sur son pubis help, emoji triste

Une fois le diagnostic établi, une prise en charge adaptée peut être mise en place pour améliorer la qualité de vie des patientes affectées par ce syndrome chronique et souvent sous-diagnostiqué. 

 

Peu de femmes osent évoquer ces difficultés qu’elles n’associent qu’à la vieillesse. La pudeur et le manque de formation des médecins entraînent une méconnaissance de ce symptôme, communément considéré comme une dégénérescence normale. Les conséquences (douleurs, baisse de libido, insomnies…) peuvent perturber le quotidien. 

 

Or, une bonne compréhension des symptômes et des facteurs de risque permet aux professionnels de santé d’identifier précocement le syndrome et de mettre en place un suivi pertinent

 

Par ailleurs, le SGUM est irréversible : il est donc primordial d’agir avant que les atrophies ne se

développent. 

 

 

🌸Lisez, Ménopause, douleurs musculaires et articulaires 

 

 

 

 

 

3 Prévenir le SGUM : conseils et astuces 

 

Peu de chances que vous en réchappiez ! Mais reconnaissons que les perspectives changent s’il survient tardivement (après 80 ans !) dans notre vie ! Voici quelques conseils pour le retarder :

 

 

Le sport, toujours et encore ! 

 

Connaissez-vous votre périnée ? C’est un muscle qui soutient les organes de la région pelvienne, du pubis jusqu’au coccyx en entourant l’urètre, le vagin et l’anus. Après un accouchement, une rééducation du plancher pelvien (du périnée donc) est proposée aux mamans, surtout après une expulsion par voie basse. 

 

Lorsque ces muscles sont forts, ils limitent les fuites urinaires, diminuent le risque de descente d’organes, améliorent le plaisir sexuel. De nombreux exercices sont présentés sur les réseaux afin de le travailler. 

 

Par ailleurs, une bonne musculature générale, notamment des abdominaux, des muscles du dos et du bassin, prévient des douleurs dorsales, maintient la souplesse du bassin et stabilise les hanches. 

 

 

 

Une alimentation spéciale femme ménopausée 

 

La muqueuse vaginale, comme celle de vos intestins, est sensible. Pour favoriser son équilibre, privilégiez les aliments riches en oméga-3 et oméga-6 : les sardines, le hareng, l’huile d’olive et l’huile de lin.

 

On limitera les alcools, ainsi que le thé, le café (boissons irritantes pour la vessie) et les épices. Les vitamines A, C, E, B, le zinc, le sélénium auront des effets bénéfiques.

 

Et comme d’habitude, une alimentation de type méditerranéenne est vivement recommandée : poisson, viandes blanches, fruits, légumes et légumineuses. 

 

 

 

Localement, que faire ? 

 

On évitera toute agression avec des produits nettoyants trop irritants. On choisira des savons au PH neutre, sans colorant ou parfum ajoutés. 

 

Pas de douches vaginales : le microbiote pourrait être altéré. 

 

Rappelez-vous que l’activité sexuelle est bénéfique : elle entretient l’élasticité du vagin, entraîne un afflux sanguin dans les parties génitales et permet de ressentir son périnée pour mieux le travailler. 

 

4 Les traitements du SGUM : hormones ou pas ? 

 

La prise en charge repose sur une approche diversifiée visant à soulager les symptômes spécifiques tout en tenant compte des préférences et des contre-indications des patientes. 

 

 

 

Les thérapies hormonales 

 

Elles restent le traitement de choix pour les symptômes modérés à sévères du SGUM. Ces traitements agissent directement sur les tissus vulvo-vaginaux sans entraîner une exposition systémique significative aux hormones : celles-ci sont en faible concentration. Ce traitement peut s’ajouter au THM, si celui-ci n’améliore pas le bien-être vaginal.

 

Voici quelques thérapies : 

mains qui tiend un anneau estrogénothérapie
  • L'estrogénothérapie locale : des ovules vaginaux, des crèmes ou des anneaux contenant de moindres doses d’œstrogènes sont préconisés. Ils aident à restaurer l’hydratation vaginale, à augmenter l’épaisseur de la muqueuse, et à améliorer les symptômes comme la sécheresse et la dyspareunie. C’est souvent le premier choix en termes de prescription. Vu le peu d’hormones diffusées, il reste possible pour les femmes ayant des antécédents de cancer hormono-dépendants. 
  • Les ovules de DHEA : alternative aux œstrogènes, la DHEA (déhydroépiandrostérone) peut être utilisée sous forme d’ovules vaginaux pour améliorer la lubrification et le confort vaginal chez les femmes ménopausées. Les ovules agissent localement pour améliorer les symptômes de l’atrophie vulvo-vaginale sans augmenter les niveaux d’œstrogène dans le sang.

 

  • Le THM : très souvent efficace après 1 à 3 mois de prise ! Cependant, pour environ 20 % des femmes, il demeure insuffisant. Une thérapie locale, hormonale ou pas, devra le compléter. 

 

 

 

Les thérapies non-hormonales

 

À privilégier pour les patientes préférant éviter les hormones, ou celles, chez qui les hormones sont contre-indiquées.

 

Ces traitements s’utilisent pour un SGUM modéré. Plusieurs options sont disponibles :

  • Les lubrifiants : appliqués localement avant ou pendant les rapports sexuels, les lubrifiants réduisent la friction et améliorent le confort vaginal de manière temporaire. 

 

  • Les hydratants : utilisés de manière régulière, les hydratants vaginaux aident à maintenir l’hydratation vaginale et à réduire les symptômes de sécheresse sur le long terme. 

 

 

  • L’application locale d’acide hyaluronique peut améliorer la lubrification et la souplesse des muqueuses vaginales.

 

  • Les probiotiques vaginaux peuvent favoriser un équilibre optimal de la flore vaginale, réduisant ainsi les risques d’infections. 

 

  • L’ospémifène est un modulateur sélectif des récepteurs aux œstrogènes (SERM) approuvé pour le traitement du SGUM chez les femmes ménopausées, offrant une alternative aux œstrogènes locaux tout en minimisant les risques de stimulation tumorale. Son utilisation doit être soigneusement évaluée en fonction de l’historique du cancer de chaque patiente.

 

 

 

Les traitements au Laser

 

Les traitements au laser, comme le laser CO2 fractionné, sont une option pour les patientes chez qui les traitements hormonaux sont contre-indiqués ou inefficaces. Ils visent à stimuler la production de collagène et à améliorer l’épaisseur de la muqueuse vaginale, réduisant ainsi les symptômes de manière durable.

 

Les études semblent favorables, mais hétérogènes. On note peu d’effets secondaires et les résultats sont encourageants. 

 

5 La prise en charge spécifique pour les patientes ayant eu un cancer hormonodépendant

 

Les patientes ayant un antécédent de cancer hormonodépendant, utilisent souvent des antiaromatases (des anti-œstrogènes, pour simplifier). Le SGUM est donc plus fréquent chez ces femmes. Une approche prudente et individualisée est essentielle.

 

En cas de contre-indication aux œstrogènes, les thérapies non-hormonales et les ovules de DHEA peuvent être envisagés sous surveillance médicale étroite. L’utilisation d’œstrogènes locaux peut présenter des limitations en raison du risque de stimulation tumorale, bien que ce risque soit souvent considéré comme faible. Un suivi médical régulier est crucial pour détecter toute complication potentielle et ajuster le traitement en conséquence.

 

Dans ce contexte, plusieurs alternatives thérapeutiques sont recommandées, tout en minimisant les risques : 

  1. Les hydratants vaginaux et les lubrifiants ; 
  2. Les lasers CO2 fractionnés ; 
  3. L'ospémifène ;
  4. Les ovules de DHEA.

Ces options thérapeutiques offrent à ces patientes des alternatives viables permettant un soulagement symptomatique tout en respectant les préoccupations de sécurité liées aux traitements hormonaux. Une évaluation individualisée et une surveillance médicale étroite sont essentielles pour guider le choix du traitement le plus approprié dans chaque cas particulier.

 

 

 

 

📙Lisez, Questions sur la ménopause 

 

 

 

Le syndrome génito-urinaire de la ménopause (SGUM) constitue un défi majeur pour de nombreuses femmes ménopausées en raison de ses impacts significatifs sur la qualité de vie. Ces symptômes peuvent non seulement affecter la sexualité et le bien-être psychologique, mais aussi entraîner des conséquences sociales et relationnelles significatives.

 

Une prise en charge précoce et adaptée est essentielle pour atténuer les symptômes. Il est crucial que les professionnels de santé soient sensibilisés à ce syndrome et aux options thérapeutiques disponibles afin d’offrir un traitement individualisé et efficace dès les premiers signes.

 

Les avancées récentes dans les recherches sur le SGUM ont ouvert la voie à de nouvelles perspectives thérapeutiques, offrant des alternatives prometteuses aux traitements hormonaux traditionnels. Cependant, des études supplémentaires sont indispensables pour mieux comprendre leur efficience à long terme et leur sécurité d’utilisation.

 

Une approche multidisciplinaire répond aux besoins complexes des patientes atteintes de SGUM, si elle tient compte de leurs antécédents médicaux, de leurs préférences personnelles et des dernières avancées scientifiques. Cela permet de fournir des soins optimaux tout en améliorant significativement la qualité de vie des femmes ménopausées vivant avec ce syndrome souvent sous-diagnostiqué et sous-traité.

 

 

 

 

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Quelques sources : 

 

https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1166708720306916

 

https://www.laprevention.fr/syndrome-genito-urinaire-a-la-menopause-comprendre-traiter-et-prevenir-pour-une-qualite-de-vie-optimale/

 

 

 

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7212735/

 

RPC-CNGOF 2021 — Menopause.pdf

 

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7212735/

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