La ménopause triomphante
Le blog d'une quinqua libérée et un peu... zébrée !
En parcourant des conversations sur les réseaux, je constate le désarroi de nombreuses femmes face à l’incompréhension de leur compagnon vis-à-vis de leur ménopause.
Lorsqu’elles évoquent leurs souffrances, certains conjoints expriment de l’indifférence, ou pire, des critiques et des reproches.
Bien souvent, il s’agit de partenaires récemment rencontrés. Quelques années seulement se sont écoulées depuis le début de la relation. Ainsi, ces dames s’interrogent sur le devenir de cette union, et se posent alors la question de rompre ou de faire « appartement » à part.
Quant à ces messieurs, sourds à l’inconfort de leur compagne, ils regrettent cette femme si mince et apprêtée, découverte lors d’un « date », il y a si peu de temps et qui a tant changé !
N’étant pas familière de cette situation de couple difficile, je ne condamnerai pas trop vite les uns et les autres. Permettez, cependant, que j’interroge le sujet. Je ne souhaite vexer personne, ainsi, j’exprimerai ici mes appréciations, en essayant de rester au-dessus des susceptibilités communes.
Car un avis extérieur peut soulever des nuages de malentendus, et démêler bien des incompréhensions.
Rachel Claire
Pourquoi vivre à deux ? Vaste réflexion ! À cinquante ans, la fondation d’une famille n’est plus la première préoccupation d'un couple. Le partage, le plaisir et la compagnie surpassent les anciens rêves de maternité ou de transmission. Mais à chaque étape de la vie, le minimum essentiel, pour entrer ou rester dans une relation, serait les avantages à la présence du partenaire. Il s’agit d’avoir des « intérêts » à demeurer avec l’autre ou à le côtoyer. Sinon, pourquoi vivre à deux ?
Mais la tendance féminine à l’altruisme, à l’empathie et à la clémence, nous condamne, parfois, à supporter l’insupportable et à donner plus que l’on ne reçoit. Pourtant, nous ne sommes pas Soeur Thérésa ni les restos du cœur ! Et comme la décision de partir ou de terminer seule effraye, les travers de ce conjoint égoïste sont revus à la baisse, et l’on finit par rester !
Or, il est nécessaire de redevenir lucide, en dessinant un tableau réaliste de la situation. Par exemple, en dressant une liste des « pour ou contre » afin d’y voir plus clair.
Ai-je plus de plaisir avec lui, que seule ? Ma vie, est-elle plus facile depuis que je le connais ? Est-ce que je me sens bien dans ma peau en sa présence ? Suis-je aussi libre qu’avant ? Ai-je davantage de corvées ménagères depuis que nous vivons ensemble ? Que m’apporte-t-il en matière d’affection, de sexe, d’écoute, d’empathie ? Etc.
En faisant le point de tous ses comportements, de ses charmantes attentions, des services rendus, le ciel de nos pensées s’éclaircit. Ces petits gestes ordinaires, expression de son amour et de sa tendresse, compensent parfois ses sautes d’humeur ou ses reproches. Cependant, quand sa générosité apparaît insuffisante pour soigner les blessures qu’il occasionne, il demeure un ressentiment, une impression de ne pas être entendue ou comprise, voire d’être bafouée.
Pourtant, il semble légitime d’attendre de son/sa partenaire ces comportements agréables, quotidiennement, et plusieurs fois par jour ! Sinon, à quoi bon ! En plus d’une sexualité épanouissante, de la complicité, des moments de partage et de franches rigolades…
Car les femmes n’existent pas pour offrir et subir à corps perdu. Une relation saine, c’est fifty-fifty, donnant-donnant… Pas de perdant, mais 2 gagnants !
Certes, la vie de couple demande quelques concessions : moins de sorties entre amis célibataires, plus de modération dans les colères ou davantage de coquetterie… Bref, cela consiste à prendre en compte ce que pense et éprouve son conjoint, mais sans se nier, sans s’oublier et de façon mesurée !
Chacun, dans un couple, peut exprimer son ressenti, mais toujours avec politesse et égards pour le partenaire et sans reproches, afin de ne pas engendrer de tensions inutiles. Un homme peut signaler à sa compagne son inquiétude par rapport à sa prise de poids, sa difficulté à la reconnaître, voire son désarroi. Mais avec douceur et délicatesse, tout en proposant son aide.
Le respect réciproque, est le ciment intemporel du couple. Un conjoint ne doit pas s’investir d’un pouvoir de jugement ou de décision sur l’autre, si cet autre ne le lui a pas donné !
Pour la défense de nos compagnons, la compréhension des spécificités féminine revient à naviguer sur des montagnes russes. Ils n’ont pas l’ombre d’une idée de notre ressenti quotidien. Rien de ce qui nous concerne n’est intuitif pour eux. Et pour cause, ils ne sont pas des femmes.
Que connaissent-ils de nous ? Ce que décrivent les médias, les films pornos, les romans ? Ce que leur mère, une femme d’une autre époque, leur a expliqué, ou tu ? Ce que leurs anciennes conquêtes d’un soir, ou de plusieurs années se sont autorisées à dévoiler ? Ont-ils seulement écouté ces discours, ces plaintes et ces silences ? Tant de tabous persistent encore !
De notre côté, saurions-nous préciser l’origine physiologique de nos bouffées de chaleur ou de notre prise de poids à la ménopause ? Car la réponse commune, « c’est hormonal » peut ne pas suffire à convaincre nos profanes de conjoints. « C’est dans ta tête ! » Cette remarque peu généreuse, reflète assurément l’absence de profondeur de nos justifications. De meilleurs arguments le priveront de l’idée que nous souffrons d’un mal imaginaire.
Alors, allons-y ! Prenons quelques notes à partir de nos recherches (le site ne manque pas d’articles), obtenons de monsieur quelques instants et commençons son éducation ! En douceur et avec clarté. Montrons-lui des livres, des textes, des témoignages, progressivement et sans se plaindre. Expliquons, sans reproches, les phénomènes qui nous traversent et les émotions qui en découlent.
« Ce n’est pas à moi de l’éduquer », diront les plus féministes d'entre nous. « Je ne suis pas sa mère ! ». Pourtant, cela vaut parfois la peine de se coller à cet emploi, quelques temps. De nombreux messieurs sont à deux doigts de devenir des gentlemen, pour peu qu’on les pousse dans la bonne direction. On laissera de côté les plus mufles, bien évidemment !
Et soyons honnêtes avec nous-même ! Non, la ménopause n’est pas l’unique cause de notre prise de poids ou de nos changements récents ! Reconnaissons notre léger laisser-aller, notre manque de connaissances sur le retour d’âge féminin, notre inaction… À quand remonte votre dernière séance de sport ?
Twilightkenya
Acquerons des preuves et expliquons-lui le ralentissement de notre métabolisme de base, la fonte musculaire liée à la baisse des hormones, la diminution de notre NEAT (c’est quoi ? Le savez-vous ?). Une prise de poids est donc normale et fréquente, en périménopause, mais nous avons besoin de temps pour perdre ces kilos et mettre en place de nouvelles habitudes. Explicitons et soyons pédagogues !
Oui, nous aimerions des compagnons tout "prêts à l’emploi", maîtrisant parfaitement le corps des femmes, leur sensibilité et leur évolution avec l'âge. Dans nos rêves !
Par ailleurs, la victimisation ou le fatalisme anéantissent l’empathie que nous souhaiterions recevoir, et nourrissent un agacement chez nos proches. Il convient donc d’expliquer, à tous nos hommes (y compris nos fils), avec des arguments et des connaissances, en quoi cette période est difficile et troublante. Rendre tangible et crédible ce mal invisible que nous subissons par des affirmations puissantes, et prouver que nous luttons par des actes concrets.
S’il s’agit d’une union récente, s’il nous a rencontrée, mince, énergique et pétillante, s’il a investi beaucoup d’espoirs dans cette nouvelle relation, il ne peut que se braquer face à tout ce qui menace ses rêves. Son incompréhension, ou ses réactions d’impatience devant notre surpoids, notre fatigue, notre perte de vitalité témoignent d’une désillusion que nous devons désenclencher, au plus vite. Car nous sommes toujours aussi formidables qu’auparavant.
Il s’agit juste de le lui rappeler ! Et de nous en souvenir, également !
💞Lisez , Questions autour de la sexualité à la ménopause
Il doit se sentir concerné, s’il tient à votre couple. La nature fait peser sur les femmes le poids de la reproduction, depuis leurs ménarches (premières règles) : règles, grossesses, fluctuations hormonales tout au long de notre vie, et enfin ménopause. À cela, s’ajoute le sexisme quotidien, les inégalités de salaire, la peur de l’agression, la charge mentale, etc. Ces messieurs se doivent de soutenir la gent féminine, en période de vulnérabilité ! C’est l’essence même de la courtoisie !
Or, habitués à l’abnégation de leur mère ou d’une ancienne épouse soumise, ils ne conçoivent pas le début de nos problèmes féminins. Des explications claires et fondées l’amèneront à comprendre, à contenir son impatience et à adopter une attitude encourageante. (Dans le cas contraire, bye, bye !)
Puis, demandons-lui son aide ! Éveillons son côté chevaleresque et sa noble âme ! De nombreux coachs en séduction (la source vaut ce qu’elle vaut), expliquent qu’il faut challenger un homme, le transformer en héros. J’aurai tendance à être d’accord. Pour cela, lui montrer à quel point il est important, constitue le meilleur moyen de le valoriser.
Carmen Finana
Mais, il faut avoir l’art et la manière. Un reproche, tel que
« tu ne m’aides jamais », sera très mal reçu. Quant à l’inverse « chéri, peux-tu m’aider, s’il te plaît ? », telle une douce incitation aura plus de chance d’être accueillie avec bienveillance. Un peu de minauderie, quoi ! Le féminisme n’empêche pas de stimuler sa fibre charitable.
Suggérons-lui, avec le sourire :
En retour, rassurons-le en lui montrant que nous prenons notre vie en main.
Car tout cela est passager ! Pour peu que l’on y mette du sien et que l’on en soit convaincue.
Si votre courage fait grandement défaut, votre moral est au plus bas, et des idées noires apparaissent, n’attendez pas. Consultez !
Car il peut douter de lui et de l’affection de sa compagne : en cette période de ménopause, les envies de madame sont moins fréquentes, il peut se sentir moins désiré, penser qu’il compte moins. Ainsi, le solliciter et lui signifier que nous avons besoin de lui, constitue à coup sûr, des façons de redorer son estime de lui-même et de renforcer la relation.
On ne le dira jamais assez, communiquez ! Expliquez votre état et exprimez vos sentiments !
Je rajouterais que certaines femmes doivent relever leurs exigences et apprendre à se respecter afin que les autres fassent de même. De quel droit, quelqu’un viendrait vous reprocher votre poids, vos rides, votre fatigue ? Par quelle prérogative, quelqu’un saurait mieux que vous ce que vous ressentez, douterait de vos sensations, et vous imposerait "sa" vision ?
Mais cela devient aisé, si vous vous montrez insupportable, pleurnicheuse, si vous ne posez pas de limites à ces critiques, si vous n'avez pas les arguments ou si vous vous victimisez à outrance.
Alors, informez-vous et agissez. Faites tomber les barrières, les incompréhensions qui existent encore, brisez le tabou de la ménopause.
Et s’il ne veut pas entendre et demeure insensible ? Effectivement, vous êtes mieux toute seule ! Avec votre chat !
Miaou !
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Pixabay
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