La ménopause triomphante
Le blog d'une quinqua libérée et un peu... zébrée !
La ménopause ne sonne pas le glas de la sexualité. Malgré la négativité ambiante qui règne sur cette période de la vie des femmes, elle représente également une délivrance. Libéré de multiples contraintes, l’épanouissement sexuel profite alors de la maturité et de l’expérience de l’âge.
Certes, la baisse des hormones vient chambouler le doux ronron de nos ébats amoureux. La société assène des messages de vieillesse et de féminité disparue, nous faisant douter de nos attraits. L’habitude et la routine de la vie de couple n’arrangent rien à l’affaire. Et pour couronner le tout, voici que le désir s’émousse et notre vagin s’endolorit.
Si ces nouvelles difficultés sexuelles sont normales, elles n’en demeurent pas moins angoissantes. Il est alors temps d’agir, voire de réagir ! Car le jeu en vaut la chandelle !
Conserver ou retrouver du désir et du plaisir reste possible, malgré un âge avancé. Sans culpabilité aucune, même si Monsieur vous regarde souvent d'un air affamé, abordons la sexualité et le couple à la ménopause, en toute sérénité.
Min An
Plusieurs études se penchent sur la santé sexuelle des femmes. Elles parviennent toutes au même constat : leur sexualité se détériore avec l’arrivée de la ménopause. On s’en serait douté.
Voyons le côté positif : si la sexualité est observée, c’est qu’elle a le mérite d’exister ! Hé oui, nous faisons encore l’amour après 50 ans !
Cependant, les douleurs et la baisse de libido concernent près de 50 % des femmes. La responsabilité revient encore une fois aux hormones. Après 50 ans, les taux d’œstrogène et de testostérone diminuent. La vulve et le vagin se modifient, la lubrification manque et les désagréments se multiplient. Ces symptômes, communs à un âge avancé, sont davantage mal vécus, autour de la ménopause.
Selon l’étude Swan, 78 à 71 % des femmes sont sexuellement actives aux environs de la ménopause. L’absence de partenaire explique souvent le pourcentage d’inactives restantes. Malgré les difficultés et la diminution de libido, elles continuent à faire l’amour. Quant à la masturbation, elle se ralentit après la ménopause.
Le National Social Life, Health, and Aging Project américain, confirme la baisse de l’activité sexuelle :
- 62 % des femmes de 57 à 85 ans ont une activité sexuelle ;
- 17 % de nos mamies, âgées de 75 à 85 ans, affirment avoir eu une relation dans l’année ;
- 50 % des hommes et des femmes avouent avoir ressenti des difficultés ;
- Seulement 22 % en avaient parlé à leur médecin.
Un autre sondage démontrait que les femmes, en vieillissant, étaient de moins en moins affectées par l’augmentation des problèmes sexuels. La sexualité devenant un moindre souci avec les années. Les femmes les plus perturbées étant celles entre 45 et 64 ans. Seules 33 % avaient cherché des réponses auprès d’un médecin.
Beaucoup de femmes expliquaient leurs difficultés sexuelles par leur mauvaise santé, une médiocre qualité de vie, la perte du partenaire ou la dépression. Les médicaments utilisés, les maladies et d’autres problèmes mentaux jouaient défavorablement sur la santé sexuelle des femmes. Celles ayant un meilleur niveau de vie avaient conservé des rapports sexuels satisfaisants.
Les femmes qui avaient une sexualité active au cours de leur ménopause maintenaient plus longtemps leurs rapports sexuels. En clair, si l’on s’arrête de faire l’amour, c’est plus compliqué de reprendre. Si 63 % des femmes étaient satisfaites, 57 % désiraient une activité sexuelle plus intense.
Les femmes en préménopauses connaissent plus d’appétit pour la sexualité que les femmes post-ménopausées. Pourtant, les rapports sexuels étaient aussi nombreux dans les deux catégories, ce qui confirme que, malgré un moindre intérêt pour le sexe, les femmes continuent de faire l’amour.
On ne peut nier l’importance que les femmes portent au sexe jusqu’à un âge avancé, ni le fait qu’il apporte bien-être, plaisir et améliore la qualité de vie, malgré les douleurs et un déclin de la libido.
Interrogeons-nous sur les raisons qui poussent des femmes âgées à faire l’amour malgré tout. Certains (R. Basson) supposent qu’elles souhaitent renforcer l’intimité affective avec leur partenaire. Je vous le confirmerai (ou pas) dans quelques années !
🔆Lisez, Le consentement, à tout âge !
Si la sexualité relève de nombreux facteurs, psychologiques, biologiques et environnementaux, la prévalence des problèmes vaginaux concerne la majorité des femmes.
La baisse de libido liée aux problèmes génitaux, les plus douloureux
Le plus souvent évoqués lors des consultations de santé sexuelle, les douleurs et désagréments génitaux pèsent lourdement sur la sexualité et le couple, à la ménopause. Le vieillissement et la baisse des hormones y sont pour beaucoup.
Parfois, les douleurs lors des rapports s’accompagnent de petites déchirures, suivies d’infections, de démangeaisons et de brûlures. La motivation et le désir s’altèrent. Une réticence allant jusqu’au vaginisme peut alors apparaître.
Des études ont démontré que le flux sanguin, dans cette zone intime, chez les femmes ménopausées, ne représente que 15 % du flux des femmes jeunes !
Par ailleurs, 20 % des patientes de plus de 50 ans se plaignent d’incontinence urinaire. Le vieillissement cutané et musculaire, entraîne des situations invalidantes et perçues comme honteuses. Pour cette raison, certaines femmes vont parfois jusqu’à se mettre en retrait de la vie sociale et amoureuse.
La production de testostérone diminue également avec l’âge, ce qui pourrait expliquer une partie des troubles sexuels. Cependant, les études se contredisent quant au rôle des androgènes dans la baisse de la libido.
La baisse de libido, pour des raisons neurologiques
Tout au long de la vie, le désir sexuel évolue selon les événements, les grossesses ou les partenaires. Nous connaissons bien cela. Cependant, ce phénomène se généralise et s’accentue durant la ménopause.
Comprenons qu’au cours de l’acte sexuel, plusieurs systèmes interviennent pour activer l’excitation :
Le désir en berne pour des raisons sociétales
Par ailleurs, la pression sociétale entraîne la femme vers l’idée de la retraite sexuelle. À l’âge de la ménopause, la chasteté correspond davantage à l’image de la grand-mère que nous sommes en passe de devenir. Même nos enfants, adultes, manifestent leur répulsion à la simple évocation de notre sexualité. À leurs yeux, nous ne sommes pas des femmes, mais des mères, la nuance existe pour eux ! (cf. : La crise, avec Maria Pacôme). Certaines relèguent à jamais leurs pensées érotiques et leurs dessous coquins, d’autant plus facilement que le temps les a rendues célibataires ou veuves.
La dévalorisation du corps des femmes ménopausée en Occident n’encourage pas à la vie sexuelle. Se penser à nouveau sexy et attrayante, dans un corps que l’on ne reconnaît pas, que l’on trouve moins agréable et qui, nous le voyons bien, n’attire plus les regards, devient compliqué. À cela, peuvent s’ajouter des défaillances physiques liées à une maladie ou une opération.
Les souvenirs des précédents rapports douloureux freinent considérablement l’excitation préalable et les pensées érotiques. Les symptômes climatériques (bouffées de chaleur, irritabilité, nervosité, insomnie, fatigue…) entraînent des tensions plus fréquentes, un climat moins amoureux ou un mal-être général teinté de fatigue. L’attitude inadaptée du partenaire face à ces nouveaux comportements n’encourage pas toujours à l’amélioration des relations intimes.
Et pourtant, un sentiment d’urgence nous pousse à reconquérir cette féminité et à mobiliser toutes nos capacités pour maintenir ou retrouver une harmonie sexuelle. Consciemment ou pas, nous ressentons l’importance sur notre bien-être d’une vie sexuelle épanouie.
Mais rien n'est perdu. La testotérone prend le dessus sur les autres hormones qui déclinent, même si elle baisse également. Elle stimulerait le désir sexuel. Ainsi, en théorie, rien n'empêche le retour à une une sexualité épanouissante après la ménopause. Il convient juste de s'adapter à ces changements corporels et environnementaux.
💖Lisez, Questions des sexualité à la ménopause
Les œstrogènes influent sur la sexualité en provoquant insomnies, irritabilité et perte de sensibilité de la peau. Cependant, on ne peut affirmer leur rôle direct sur la sexualité.
Certes, leur taux décroît de 70 à 90 %, 6 mois après les dernières règles. Les femmes ayant les taux les plus bas étaient celles qui se plaignaient le plus d’une perte de libido. Car les œstrogènes améliorent l’irrigation sanguine du vagin, du clitoris et de l’urètre. Le lien peut être fait !
Avec la baisse de cette hormone, le vagin perd de son élasticité. Il peut se raccourcir et son orifice se rétrécir. La turgescence des lèvres (petites et grandes) diminue. Le clitoris s’atrophie : il répond moins vite aux stimulations. Les sécrétions vaginales s’amoindrissent (donc moins de lubrification), le vagin s’assèche. Les seins réagissent moins, leur sensibilité s’altère.
Au commencement, il faut accepter l’inéluctable et savoir repenser sa sexualité. La compréhension de ce nouveau corps et des chamboulements physiologiques qui le transforment, s’avère être un préalable nécessaire.
Une consultation médicale et le dialogue avec son partenaire facilitent ces changements. Rappelez-vous que pour faire l’amour, il faut être au minimum deux ! Monsieur (ou Madame) doit se sentir concerné(e) et participer à l’amélioration de votre sexualité s’il (ou elle) souhaite en bénéficier.
Voici quelques conseils :
🔆Lisez, Le traitement hormonal de la ménopause, ou THM
Vous l’avez compris, la vie sexuelle ne s’arrête pas à l’arrivée de la ménopause. Selon toute logique, vous passerez près d’un tiers de votre vie en étant ménopausée. Autant s’y préparer et l’envisager sous de bons auspices. Cela commence par la compréhension des changements physiques, psychologiques et sexuels qui rendra cette étape plus facile.
Chaque femme doit s’éduquer et éduquer son (sa) partenaire à ces modifications. Informations, soutiens et dédramatisation aident à mieux gérer l’angoisse qui pèse sur la sexualité et le couple à la ménopause. Au fond, le retour d’âge n’est que la perte de la fertilité !
De multiples facteurs interviennent dans la santé sexuelle. Aucun ne doit être négligé. Santé générale, relation à l’autre, baisse des niveaux hormonaux, état d’âme, environnement… Le sport, l’hygiène alimentaire, le développement personnel et un suivi médical exigeant représentent les clés pour maintenir une vie intime épanouie.
Osez parler et consulter. La santé sexuelle est répertoriée par l’OMS comme un « état de bien-être physique, émotionnel, mental et social ». Considérée comme fondamentale, elle ne doit pas être négligée, quel que soit l’âge, pour le bien-être physique et psychique.
Les articles en lien avec la sexualité à la ménopause:
Quelques lectures:
Ménopause et sexualité, B. LETOMBE
https://www.jogc.com/article/S1701-2163 (19) 30265-8/fulltext #seccesectitle0008
https://www.google.com/search?
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