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La ménopause triomphante

Le blog d'une quinqua libérée et un peu... zébrée !
                                               

La périménopause et l’hyperœstrogénie : quand les hormones s’emballent !

Une surproduction d’œstrogènes à l’heure du retour d’âge

Avec l’arrivée de la ménopause, les règles deviennent anarchiques à cause des variations hormonales. En effet, les ovaires diminuent progressivement leur activité et les taux d’hormones, œstrogène et progestérone, baissent. Il en découle de nombreux désagréments, comme les bouffées de chaleur ou les sautes d’humeur. Ceci est le schéma classique. 

 

Pourtant, défiant toute logique, vos taux d’œstrogène peuvent augmenter et battre tous les records ! Alors, telle une deuxième adolescence, les règles réapparaissent, les seins se font lourds et la libido s’envole ! 

 

Pourquoi un tel phénomène accompagne-t-il cette étape, pourtant marquée par la fin des menstruations ? Essayons d’y voir plus clair et de comprendre en quoi la périménopause et l’hyperœstrogénie vont parfois de pair. 

 

Une femme de buste en contrejour

Abuti Engidashet

1  Un préalable : comprendre un cycle hormonal féminin ordinaire 

 

Le rôle des œstrogènes

Plusieurs œstrogènes se partagent le devant de la scène chez la femme fertile. Ici, l’estradiol tient la vedette par rapport à l’estriol et l’estrone. Ils sont fondamentaux dans la reproduction de la femme mais également, dans une moindre mesure, chez l’homme. 

 

Chez la femme, leur rôle est multiple. Ces hormones agissent sur tout l’organisme, de la glande mammaire au système urogénital, du cerveau au squelette. Etc. 

 

- Elles définissent les caractères sexuels féminins lors de l’adolescence ; 

- Elles favorisent la lubrification du vagin ;

- Elles permettent la sécrétion d’une glaire cervicale optimale ; 

- Elles soutiennent la libido ;

- Elles fixent le calcium sur les os ;

- Elles interviennent dans la régulation thermique

- Elles maintiennent l’hydratation de la peau et des muqueuses

- Elles protègent le système cardio-vasculaire

- Etc. 

 

Leur rôle est également primordial durant la grossesse, cela va sans dire.

 

 

 

Les 3 phases du cycle menstruel de la femme fertile 

 

  • 1 La phase folliculaire : elle commence par les règles, se termine par l’ovulation et dure environ 14 jours. Durant ce temps, les ovaires se préparent à ovuler. L’hypophyse produit la FSH (hormone folliculo-stimulante) qui stimule les follicules (sacs contenant un ovule). L’un d’entre eux se développe en produisant de l’œstrogène.  La couche interne de l’utérus s’épaissit (endomètre). Vers le 12e jour, l’ovule est libéré, le désir sexuel augmente, pour favoriser la rencontre amoureuse. Le taux d’œstrogène ne cesse de croitre durant cette phase. Les seins, le tissu adipeux, ou le foie fabriquent également cette hormone.   

 

  • 2 La phase ovulatoire : l’ovule est éjecté du follicule en quelques instants. Puis il rejoint la trompe de Fallope où il rencontre, éventuellement, le spermatozoïde.         

                                                                                      

  • 3 La phase lutéale : du 14e au 28e jour, la progestérone entre alors en jeux. Elle prépare l’utérus pour l’arrivée, éventuelle, de l’œuf fécondé après le rapport. Elle est sécrétée par le corps jaune (le petit sac qui contenait l’ovule), après expulsion de l’ovule.  Si l'ovule est fécondé, le corps jaune continue de produire de la progestérone, pour maintenir la qualité de l’endomètre qui doit accueillir l’œuf. S’il n’y a pas de fécondation, le corps jaune se dégrade, le taux de progestérone diminue, donnant le signal pour l’évacuation de l’endomètre, et les règles arrivent. Le cycle recommence alors ! 

 

 

 

📖Lisez, La ménopause précause : causes et traitements 

 

 

2 Les variations hormonales en périménopause

Schémas des varitaitons hormonale durant la périménopause

 

Vous l’avez compris, à cette période, les cycles deviennent irréguliers et les  précédentes étapes d'un cycle normal se modifient : elles s'allongent ou se raccourcissent, cela dépend des mois ou des années. Au cours de la périménopause, plusieurs moments caractéristiques se succèdent, parfois de façon désordonnée.

 

 

Des cycles avec une phase folliculaire courte  

  • De 41 à 43 ans. La fertilité est nettement réduite à cette étape. Avec les années, les ovaires ne libèrent plus systématiquement un ovule, la réserve des follicules ovariens s’épuise. D’autre part, l’ovule libéré peut présenter des anomalies (chromosomiques) ou être immature. Les grossesses deviennent difficiles et à risques. 

 

  • Le cycle diminue, passant souvent de 28 à 25 jours. Cependant, l’hypophyse ajoute son grain de sel et tente en désespoir de cause une dernière action. Devant le manque d’entrain des ovaires, elle augmente sa production de FSH (hormone folliculo-stimulante), histoire de réveiller les follicules qui contiennent les ovules et génèrent les œstrogènes. Certains, les plus actifs, réagissent de façon accélérée, produisant alors trop d’œstrogène : ainsi, les cycles se raccourcissent et les règles deviennent plus fréquentes. L'hyperœstrogénie s'installe !

 

 

  • Durant cette première étape de la périménopause, les premiers symptômes apparaissent, ressemblant à un syndrome prémenstruel (seins lourds, ventre gonflé…), associés à des complications gynécologiques œstrodépendantes (fibromes, endométriose…). Toutefois, la phase lutéale et la production de progestérone ne sont pas encore affectées. 

 

 

 Des cycles avec un corps jaune inadéquat 

  • Autour et après 45 ans, les ovulations perdent en qualité, entre autres, parce que le nombre de follicules décroit en qualité et quantité. Cependant, cela varie d’un follicule à un autre. Certains ne répondent plus à la FSH quand d’autres exagèrent. L’hypersœstrogénie pointe le bout de son nez si trop de follicules réagissent (plusieurs ovulations rapprochées) d’autant plus que la progestérone diminue et pèse moins dans la balance : les œstrogènes prennent donc le dessus

 

  • Ainsi, les cycles se modifient et progressivement alternent entre des phases d’hyper ou d’hypoestrogenie. Ils varient selon la maturation, ou pas, du follicule. Malheureusement, malgré ce dernier sursaut, la FSH perd en efficacité et les derniers follicules sont de médiocre qualité. Le peu d’œstrogène qu’ils produisent ne suffit pas toujours à déclencher une ovulation.

 

  • Alors les cycles finissent par s'allonger, les ovulations deviennent tardives, de moins en moins de follicules réagissent, la phase lutéale se raccourcit, la progestérone diminue, le corps jaune n’étant plus adéquat. Les phases d’hypoestrogénies dominent par leur fréquence, accompagnées de leurs bouffées de chaleur et autres symptômes climatériques. Quand le quota de follicules passe en dessous de la barre des 1 000, les ovaires cessent de fabriquer des œstrogènes, les règles s’arrêtent.

   

La troisième phase : anovulation

  • Plus d’ovulation pour être plus claire. Donc, plus de corps jaune pour produire la progestérone. L’endomètre ne se prépare pas à la nidification et les règles disparaissent

 

  • Un peu d’œstrogène continue à être produit par le tissu adipeux ou les glandes surrénales, juste assez pour maintenir nos caractéristiques féminines, mais pas assez pour enfanter. La ménopause est bien là.

3 Les symptômes de l’hyperœstrogénie à la périménopause 

 

Les signes de l'hypo/hyperœstrogénie

On connaît les symptômes de l’hypoestrogénie, généralement nommés climatériques, qui résultent d’un manque d’œstrogènes : bouffées de chaleur, sueurs nocturnes, fatigue.... En revanche, ceux dus à l'hyperœstrogénie, sont parfois plus mystérieux. Ces deux phases alternent allègrement à l’approche de l'aménorrhée. 

 

Les signes les plus marquants de l’hyperœstrogénie ressemblent à ceux ressentis avant et pendant les menstruations : 

  • rétention d’eau ;
  • ventre gonflé ;
  • maux de tête ;
  • prise de poids ; 
  • règles abondantes et douloureuses ;
  • etc.  

Rappelez-vous les délices de vos ménarches (premières règles) ! Durant ces périodes, les cycles peuvent être plus courts, les règles plus fréquentes car liées à des ovulations plus rapprochées. 

 

 

 

Les risques 

À long terme,  on peut craindre une augmentation des cancers hormonodépendants, comme celui de l’endomètre et du sein. Mais en général, ces taux élevés d’hormones s’atténueront forcément avec l’arrivée de la ménopause. D’autres symptômes (climatériques) prendront place. Youpi !

 

 

 

À éviter durant ces phases d'hyperœstrogénie
Le traitement hormonal de la ménopause ne peut donc être prescrit durant la préménopause, à cause de ces phases durant lesquelles les patientes présentent des taux d’œstrogène parfois trop élevés. Il y aurait des risques de surdosage. Il faut dès lors attendre 12 mois, après l’arrêt des règles, pour envisager un THM. Un dosage hormonal s’impose pour confirmer l’aménorrhée et s’assurer que l’on n’est pas dans un creux, entre deux hyperœstrogenies. 

 

De même, pour celles qui sont sensibles aux phytoœstrogènes, la consommation de soja, de graines de lin ou de houblon est déconseillée. On connaît leur vertu, en cas de diminution des taux d’œstrogène, et même si toutes les femmes n’y sont pas sensibles, l’absorption de ces aliments reste à surveiller en période de périménopause. 

 

 

Quoi qu’il en soit, un accompagnement gynécologique et médical est recommandé pour traverser la périménopause et l'hyperœstrogénie. Durant cette phase, les bouleversements hormonaux se jouent de nous, et il est difficile d’y voir clair. 

 

 

 

 

 

 🌺Lisez, Les troubles de l'humeur, ou troubles thymiques, à la ménopause

 

 

 

Alors, hypo/hyper, avez-vous identifié dans quelle phase vous êtes en ce moment même ? Les deux alternent en l’espace de quelques jours et durant plusieurs années. La grande gagnante de ce duel sera la première. Car l’inéluctable arrive, vos taux d’œstrogènes diminueront inexorablement, apportant avec eux d’autres inconforts féminins qui à leur tour disparaîtront. La périménopause et l’hyperœstrogénie seront un jour un lointain souvenir. 

Cependant, restons positives et voyons le bon côté des choses : la fin des règles, c’est déjà cela. Par ailleurs, Florence Foresti nous explique que la ménopause, c’est « l’adolescence avec une carte bleue ! ». Alors, profitons de cette deuxième jeunesse, enrichie de maturité, de liberté et de savoirs.

Car « rien dans la vie n’est à craindre, tout doit être compris » disait Marie Curie. Comprendre pour ne plus subir bêtement et anticiper nos peurs. Les solutions clés en main pour pallier les désagréments de la ménopause n’existent pas. Cependant, une vie saine et sportive, un mental d’acier et l’appui d’une aide médicale permettent de passer ce cap plus sereinement. 

 

Mars 2024.

 

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