La ménopause triomphante
Le blog d'une quinqua libérée et un peu... zébrée !
Les variations hormonales et mentales sont bien connues des femmes. Depuis leurs ménarches, elles accompagnent leurs cycles menstruels, et entraînent des changements d'humeur. Autour de la cinquantaine, ces troubles, plus ou moins liés à la ménopause, s’intensifient.
Certains résultent d’une accumulation de difficultés liées au parcours de vie : burn-out, décès de proches, divorce, tabagisme, chômage… D’autres, au contraire, sont parfaitement identifiés comme associés à la ménopause : insomnies, fatigue, troubles vasomoteurs… Ils entraînent, parfois, une morosité pouvant aller jusqu’à la dépression.
Car les variations hormonales influent sur tous les organes, tous les systèmes corporels y compris le psychisme. La santé mentale s’en trouve affectée. D’un léger stress à des crises d’angoisse, d’un état de tristesse à la dépression profonde, de l’étourderie à la confusion mentale, de nombreuses femmes observent ces effets peu connus.
Faisons le tour des troubles de l’humeur, ou troubles thymiques, à la ménopause.
Jan Kopnva
Tout d’abord, les troubles climatériques exercent une influence sur l’état d’esprit. Insomnies, fatigue, sueurs nocturnes, bouffées de chaleur, prise de poids, douleurs articulaires… Toutes ces raisons se suffiraient à elles-mêmes pour expliquer la baisse de moral, la déprime voire la dépression, que certaines femmes traversent.
En effet, comment se sentir belle alors que les rides, le surpoids, l’affaissement de notre poitrine impactent notre confiance en nous ? Comment garder la forme au travail, après une nuit d’insomnies parsemée de sueurs nocturnes ?
Il est logique que ces désagréments quotidiens, finissent par « taper sur le système » ! Ras le bol d’avoir mal, d’être fatiguée, de voir son corps décliner vers la vieillesse ! Ce passage obligatoire a de quoi faire sombrer la plus optimiste d’entre nous dans une profonde dépression.
D’autant plus, si elle écoute les échos que lui renvoie la société : la beauté rime avec la jeunesse ! Bref, au placard la vioque ! (Je me fais l’avocate du diable, vous l’avez compris, j’espère !)
Ajoutées à ce "sombre" constat, les hormones, encore elles, viennent impacter notre cerveau et lui dicter de se mettre en mode tristesse et colère. Mais pourquoi ?
Parce que les œstrogènes et la progestérone commencent à décroître durant la préménopause. Les premières, justement dosées, procurent de l’énergie. Si elles sont en excès, ce qui peut être le cas lors d’une hyperoestrogénie ménopausique, elles entraînent de la nervosité, de l’angoisse ou des troubles du sommeil. À l’inverse, trop basses, elles génèrent de l’apathie, une envie de pleurer, de la neurasthénie…
La progestérone, en quantité normale, aide à dormir et à se détendre et elle contrebalance les influences des œstrogènes. En cas de manque, comme lors de la périménopause, et associée à la baisse ou à l’excès d’œstrogènes, elles laissent place à tous les effets d’un cocktail explosif !
Les troubles de l’humeur, ou troubles thymiques à la ménopause, n’ont plus de limites. Bonjour les crises d’angoisse, le stress, la fatigue, la nervosité, les pleurs… !
À cette période de la vie, les raisons d' être stréssée se multiplient.
Sherman Trotz
Notre optimisme est remis en cause, l’anxiété nocturne parsème nos nuits d’oppressions respiratoires, de cauchemars et d’idées sombres.
Si le déséquilibre hormonal de la périménopause, engendre biologiquement du stress, qu’en est-il des effets du stress sur la ménopause ? Il semblerait qu’il ne soit pas sans conséquence.
En effet, en cas de nervosité, le cortisol et l’adrénaline augmentent. Certaines études tendent même à démontrer l'impact du stress sur le déclenchement de la ménopause précoce, mais cela demande encore confirmation. D'une part, ces deux hormones entrainent une hausse du rythme cardiaque et de la tension artérielle. De quoi paniquer ! Bonjour les palpitations !
Par ailleurs, les œstrogènes, en quantité normale, modèrent le taux de cortisol. Or, ces dernières disparaissent à la ménopause. Alors, le cortisol croît, ainsi que le stress ! De plus, le cortisol entraîne une chute du taux de magnésium, augmentant l’appétit et le poids. Les bouffées de chaleur, accentuées par l’angoisse, sont d’autant moins supportables… Un cycle infernal s'enclenche.
La dépression est une maladie réelle, à ne pas confondre avec un coup de blues ou un peu de déprime. Il faut donc s’en préoccuper. Presque 15 % des femmes en périménopause en sont affectées. Une tristesse profonde submerge la patiente, un grand désespoir envahit son quotidien. Elle ne parvient plus à surmonter ses sinistres pensées. Les plaisirs de la vie ne l’intéressent plus.
Cette situation peut engendrer des difficultés majeures dans le couple, au travail ou en famille. Certains facteurs vont favoriser cette pathologie psychique : un passé douloureux, une mauvaise santé physique, une hérédité…
Cottonbro Studio
La dépression peut être plus ou moins sévère, mais est souvent
déclenchée par un deuil, au sens large, une perte :
Bref, un sentiment de vide, de deuil, de perte ou d’abandon accompagne cette période critique.
D’autres conséquences se manifestent, qui vont encore accentuer ces ressentis négatifs : irritabilité, idées suicidaires, fatigue intense, difficultés de concentration, fluctuation du poids, désespoir, culpabilité… Une compilation très dangereuse !
Pourquoi ?
Premièrement, la périménopause ne symbolise pas la période la plus agréable pour la plupart des femmes. Symptômes climatériques, syndrome du nid vide, préoccupations liées à la vieillesse, la perte de confiance en soi…
Et puis, encore les hormones ! Elles sont reliées aux centres nerveux du cerveau qui contrôle l’humeur. La baisse des œstrogènes affecte d’autres neurotransmetteurs, comme la sérotonine, par exemple, la dopamine, ou la norépinéphrine. Ces neuromodulateurs sont impliqués dans le contrôle des comportements, de la motivation et de l’humeur.
Ainsi des causes environnementales et hormonales provoquent une véritable tempête psychique, qui préparent le terrain pour une dépression, chez les femmes les plus sensibles ou ayant des antécédents.
🤦🏻♀️Lisez: La prise de poids à la ménopause
Certaines études concluent que la ménopause entraîne un déclin cognitif spécifique chez la femme. Cette baisse de vivacité mentale représente réellement un symptôme de la ménopause. Elle concernerait principalement l’apprentissage et la mémoire.
Dids
Ce « brouillard cérébral » peut se décrire par ces difficultés suivantes :
60 % des femmes périménopausées ressentiraient ces difficultés et 10 % obtiennent des résultats aux tests cognitifs inférieurs à ce qui est attendu pour leur âge.
Cela s’explique par l’activité de l’hippocampe de notre cerveau : ce dernier fixe et permet de retrouver la mémoire. Quand les œstrogènes chutent, cela l’affecte. On observe qu’avec un traitement à base d’œstrogènes, les capacités cognitives des patientes s’améliorent.
Par ailleurs, encore une fois, les symptômes climatériques entrent en jeu : le manque de sommeil, les angoisses, le stress… influent sur notre aptitude à mobiliser nos compétences intellectuelles et notre mémoire.
Ce brouillard mental n'est pas toujours facile à identifier. En effet, il s’étale sur plusieurs années, à une période de la vie où les femmes sont encore très occupées et préooccupées : les enfants, les parents vieillissants, le travail… Le stress et la fatigue sont souvent les principaux coupables désignés.
De plus, la crainte de "supposées maladies neurodégénératives", comme Alzheimer, accentuent le stress, surtout lorsque les pertes de mémoire sont fréquentes et importantes.
Cependant, ce brouillard mental est « normal » et ne perdurera pas. Il semblerait que progressivement, le cerveau finisse par s’habituer au manque d’œstrogènes et retrouve un meilleur fonctionnement.
Par ailleurs, le traitement hormonal de la ménopause, en cas de ménopause avérée, peut apporter une nette amélioration. Toutefois, il ne faut pas oublier que pour conserver une bonne santé mentale, les exercices cérébraux sont vivement conseillés : mots croisés, lecture, écriture, apprentissage de poèmes, études…
Et comme toujours, une alimentation saine et une pratique sportive régulière contribuent à maintenir le corps et l’esprit en bonne santé.
1°) Reconnaître ses difficultés :
Les signes émotionnels : tristesse, sautes d’humeur, sentiment de désespoir, anxiété, stress, perte de confiance, envie de pleurer, irritabilité, colère…
Les signes physiques : fatigue, manque d’énergie, insomnies, maux de tête, douleurs corporelles diverses, changements d’appétits…
Les signes de la dépression : sur une durée de plus de 2 semaines, plusieurs de ces symptômes sont ressentis. Douleur morale (tristesse inhabituelle), perte de plaisir, incapacité à accomplir les actions de la vie quotidienne (se lever, aller travailler, se faire à manger), fatigue, perte d’énergie, baisse d’appétit, troubles du sommeil, difficultés d’attention et de concentration, irritabilité, pensées suicidaires, une diminution de l’estime de soi, douleurs physiques qui semblent inexplicables.
2°) Prendre soin de sa santé mentale et physique
Pratiquer une activité sportive régulière : cela améliore l’humeur, en choisissant des sports qui vous plaisent. Plaisir, plaisir, plaisir !
Se détendre et gérer le stress : acuponcture, médiation, yoga, thérapie par le rire, repos, musique douce, respiration ventrale… Retrouvez le plaisir du lâcher-prise. Promenez-vous dans la nature…
Avoir une alimentation équilibrée : ce n’est pas le moment d’être carencée, ou d’ajouter des problèmes digestifs.
Dormir suffisamment : facile à dire, je sais ! Ayez une routine du soir comme avec un enfant ! Préférez la lecture, évitez les écrans, consultez un professionnel du sommeil…
3°) Consulter un médecin
En cas de dépression, seul un médecin pourra vous accompagner médicalement (antidépresseurs). Des thérapies comportementales présentent également de bons résultats, à voire auprès d’un psychiatre.
Le THM pourra aider, après la ménopause, à réguler les légers troubles de l’humeur. Cependant, il sera insuffisant lors d’une dépression.
D’une façon générale, si les troubles de l’humeur deviennent gênants, l'avis d’un professionnel de la santé est essentiel. Ne laissez pas s’installer une situation douloureuse. Une prise en charge précoce augmente les chances d'améliorations.
Laurence Haurat, brise les tabous qui entourent la ménopause, afin que cette période deviennent une étape naturelle et comprise, de la vie de chaque femme. Conseils et explications basés sur des études récentes...
🌸Lisez, La ménopause et l'hyperœstrogénie
Ainsi, les troubles de l’humeur s’accentuent avec la périménopause et peuvent parfois dégénérer dangereusement vers la dépression. La vigilance à l’égard de son ressenti et de ses émotions est de rigueur.
Souvent minimisés, les troubles de l’humeur, ou troubles thymiques à la ménopause, passent inaperçus tant ils se confondent aux angoisses et au stress quotidiens. Et quand ils sont décelés, beaucoup de femmes se taisent : la tristesse, l’irritabilité, l’étourderie et la dépression ne sont pas glamours !
Trop peu de femmes osent en parler et consulter, estimant sans doute, qu’elles ne méritent pas que l’on se penche sur leurs problèmes (manque de confiance en soi !). Heureusement, le monde médical comprend de plus en plus ces symptômes et propose de l'écoute et des solutions.
Passez le mot à vos amies, et ne restez pas enfermée dans votre solitude mentale. Vous n’êtes pas la seule à traverser cette situation ! Travaillez à votre bonheur et à votre plaisir.
« L’optimisme est une nécessité pour préserver sa santé mentale », disait Ben Harper.
Quelques sources :
https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/depression
https://www.inserm.fr/dossier/depression/
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