Questions autour de la sexualité à la ménopause 

Voici quelques conseils :

Se moquer des dictats ambiants 

Ne nous laissons pas endoctriner par les discours sur la baisse inéluctable du désir féminin, ni sur les dictats d’une relation sexuelle formatée par des principes de performance, d’une société patriarcale archaïque ! 

Il faudrait, à tout prix, faire l’amour, être sexy, attirante, tester certaines pratiques, jouir, parce que c’est bon pour la santé… 

Cette course à la vie, qui se logerait dans nos organes sexuels, ne doit pas nous faire oublier qu’il s’agit aussi d’une affaire mentale, très personnelle. Et tout ne roule pas toujours comme on le voudrait, la vie n’est pas un long fleuve tranquille, d’autant qu’elle s’allonge et que nous vivons de plus en plus vieux. 

Car cela touche à notre intimité, notre éducation, nos envies, nos peurs, notre relation à l’autre et à nous-même. 

Alors, inventons "notre" sexualité. N’écoutons pas les statistiques et la pression sociale qui nous ordonnent des moyennes, auxquelles nous ne correspondons pas. Suivons "notre" instinct profond, soyons sensibles à celui de notre partenaire et agissons selon notre cœur.   

Retrouver la confiance en soi et en son corps

Vous aviez déjà des complexes, et la gravité semble s’abattre sur vous en cette période de ménopause ! Pourtant, que de plaisirs obtenus grâce à ce corps si imparfait ! Pourquoi ne pas le remercier et reconnaître qu’il n’est pas si mal que cela, qu’il fait son job, et qu’il fonctionne encore ? 

Alors, c’est un fait : les hommes regardent votre fille, plus que vous. Vos copains divorcés sortent avec des femmes plus jeunes, et les médias colportent ces images de couples-stars où la différence d’âge s’étale souvent au détriment de la femme, jeune et belle. 

Et puis parfois, au détour d’un regard masculin admiratif, notre féminité et notre libido se réveillent en nous, après des années d’absence. Flattée, on en ressort toute émue ! Or, c’est là le piège. Cela revient à accorder à l’autre un pouvoir décideur sur "nos" envies sexuelles ! Car la libido féminine n’est pas dépendante de l’agrément masculin, qui la stimulerait, comme quand on agite un appât devant une proie ! 

Notre libido ne se résume pas au désir de l'autre, qui instillerait cette pulsion sexuelle qui manque chez nous. Sinon, il y aurait beaucoup plus de célibataires et d’abstinents ! La libido émerge dans la solitude, alimentée par le respect pour son corps, l’attention et la bienveillance qu’on lui accorde. 

Observez l’attrait de certaines personnes, au physique ordinaire, qui suscitent l’intérêt et les compliments. Leur vitalité et l’énergie qu’elles transmettent ravivent celles des autres et imposent un charme ensorcelant. La beauté et la jeunesse n’ont rien à y voir, mais c’est la confiance en soi et l’énergie qu’elles confèrent qui irradient. La séduction est affaire d’ardeur, de sourire, de gaieté et de vitalité que l’on offre en cadeau.  

Masturbation conseillée, apprendre à se découvrir

Vive les vibros ! Si nos jeunes consœurs les ont adoptés, nous, les quinquas, leur préférons souvent les compléments alimentaires ! L’effet n’est pas le même, je vous le garantis ! 🤣

Notre génération n’a pas bénéficié de cours de sexualité, de vidéos pornographiques, de littérature érotique ou si peu. Notre connaissance de notre corps se limitant à une exploration superficielle de notre anatomie. Il est temps de sortir de cette frigidité vis-à-vis de nous-mêmes ! 

Nous découvrons, parfois avec horreur ou pudeur, toutes ces nouvelles pratiques sexuelles, ces clubs libertins, ces applications de rencontre… Et nous nous sentons dépassées ? Certaines ont franchi le cap depuis longtemps, mais pour d’autres, le point G reste encore un mystère. 

Sans faire une entrée fracassante dans les vertiges d’une sexualité débridée, il est temps de passer à une exploration plus approfondie de notre anatomie. 

Car, se donner du plaisir maintient en bonne santé ses parties génitales, stimule son énergie vitale, évite la frustration sexuelle et apprend à se connaître… Cela permet, en autre, d’expliquer certains détails à notre conjoint, qui maîtrise encore moins le sujet que nous ! Par exemple, que notre clitoris n'est pas un levier de vitesse ! 

La masturbation, avec ou sans sex-toy, ne remplace pas un/une partenaire, ni sa présence ou sa chaleur. C’est juste un premier pas vers la reconquête de son plaisir et de son épanouissement sexuel. 

Les fantasmes, un dopage sexuel essentiel et autorisé 

Histoires imaginaires, fabriquées par l’inconscient, sur lesquels nous transposons nos désirs ou nos peurs, ils constituent un booster pour notre libido. 

Des personnages fantaisistes s’y promènent, et les scénarios fictifs s’y construisent et jouent avec nos émotions. Un vrai/faux qui s’amuse de nos sentiments, difficiles à contrôler. Fantaisistes et essentiels, ils dynamisent notre libido, parlent de nos pulsions profondes et nous arrachent à la réalité, parfois sans saveur. 

Cette part de notre inconscient, cet animal, tapi au fond de nous, surgit au détour d’une lecture ou d’une image, ravivé par une pensée consciente. Ils en disent long sur nous, sur ce que nous cachons ou croyons oublié, c’est pourquoi il est difficile de les partager sans exposer à l’autre notre vulnérabilité. 

Ces allers-retours, entre deux strates de nous-mêmes, offrent à notre libido une excitation bienheureuse. Il est possible de développer cet imaginaire par des lectures ou des visionnages.

Cet élan vital nous maintient en vie, pour peu qu’il demeure raisonnable. Vivre dans ses fantasmes peut conduire à l’échec de sa vie sentimentale, en mettant le réel à distance. D'autre part, leur réalisation est souvent decevante. La puissance de l’imaginaire semble inégalée par la vérité. La fantaisie étant toujours plus parfaite que notre quotidien.

Cependant, ils nous protègent de nos désirs inacceptables : notre envie de tuer notre employeur ou le désir de se soumettre au bellâtre voisin, sont enfouis au plus profond de notre être, et ressurgissent parfois au détour d’une pensée diurne. Certains actes manqués témoignent de ces idées que notre raison juge inadmissibles. Et notre imaginaire les ravive, selon nos besoins pour évacuer une pulsion douloureuse ou insatisfaite.    

   La femme ménopausée doit redécouvrir son corps, réinventer sa sexualité, développer ses fantasmes, 

et travailler à son bien-être.