Visage de femme dessiné par les racines et les branches d'un arbre sur un fond noir

La ménopause triomphante

Le blog d'une quinqua libérée et un peu... zébrée !
                                               

La ménopause, le deuil du moi narcissique ?

Et si avancer dans l'âge impliquait de renoncer à une partie de soi ?  

 

J'avais conscience, en proposant un tel titre, d’éveiller les contestations de certaines d’entre vous qui s’estiment pleinement accomplies, à l’approche de la cinquantaine. Par ailleurs, une vision négative de cette période, sur un blog qui se veut optimiste, serait un contresens. 

 

Cependant, avant de me jeter aux orties, laissez-moi vous conter les raisons de cette interrogation. Car on ne peut le nier, par définition, avancer dans l’âge revient à s’éloigner de sa jeunesse, de ce que l’on était et que l’on ne sera plus. Vieillir, c’est pouvoir se retourner sur un passé riche d’expériences et de rencontres, empli de joies et de peines, de rêves accomplis ou demeurés vains. 

 

Certes, la vision de cet âge dépend du point de vue, du passif, du présent et du futur qui s’annonce. Pour certaines, aller de l’avant avec enthousiasme nécessite de laisser derrière elles leurs regrets et leurs échecs, de reconnaître que tout ne s’est pas déroulé comme prévu, d’admettre qu'elles n'ont n’a pas été à la hauteur. 

 

Aussi, la ménopause peut être perçue tel le deuil du moi narcissique, de cette version de soi idéale, que l’on souhaitait atteindre au cours de notre vie, et qui est, et restera, définitivement inaccessible. 

Un pond de bois qui s'avance dans une forêt luxuriante

Kevin Garcia

Le deuil du moi narcissique 

 

Comme beaucoup de femmes arrivées à la cinquantaine, des changements s’opèrent. Dans notre corps, mais également dans le quotidien. Je ne vous parlerai pas de la valse des hormones et autres bouleversements physiques, mais plutôt d’un sentiment insidieux, lentement installé au fond de mon âme. Longtemps, je me suis questionnée, cherchant à définir cette sensation floue qui imprégnait toutes mes actions. Tapie dans l’ombre, je percevais sa présence, je ressentais son influence. Tristesse et dépression encombraient mon esprit. 

 

Progressivement, je commençais à cerner les contours de cet animal intérieur dont je sentais le souffle dans mon dos. J’éliminais tour à tour toutes les souffrances vécues, passais en revue les souvenirs douloureux qui pouvaient émerger à mon insu et ternir mon humeur. Cependant, rien d’évident n’expliquait mes tourments. À part les hormones ! C’était agaçant de se poser comme un objet dépendant de quelques molécules qui circulaient dans mon corps ! Mon âme ne se limitait pas à cela, tout de même !

 

Puis, l’idée du deuil s’est imposée. Je ne saurais dire comment. Mais je parvenais enfin à nommer ce qui m’arrivait. Un manque, une absence, une perte, en un mot, un deuil. Mais de quelle perte s’agissait-il ? De qui, de quoi ? Aucun événement ou décés ne pouvait justifier ce sentiment. Je venais volontairement de démissionner, je retrouvais une liberté inédite, ma famille se portait bien… 

 

Progressivement, je comprenais qu’en commençant cette nouvelle vie, je sacrifiais une partie moi-même. Cette ancienne moi, la femme moderne, socialement intégrée, mère et épouse parfaite, amie et collègue loyale… Sans m’en rendre compte, en souhaitant juste être enfin moi-même et libérée de toutes les injonctions sociétales, je renonçais à cette vision glorifiée de ma personne, à cet idéal narcissique de moi-même. Je venais de me perdre pour une nouvelle moi, dont la silhouette m’apparaissait à peine. Il était encore trop tôt. 

 

Cependant, pour devenir celle que je dissimulais depuis toujours, j’avais tué celle que j’étais, celle que je pleurais au fond de moi, si parfaitement modelée selon les préceptes de la femme du 21e siècle.

 

 

🔆Lisez, La ménopause à travers le monde

Le renoncement de soi pour accepter d’être 

 

J'avais tout bien fait, respecté les désidératas de ce que chacun attendait de moi. Des études satisfaisantes, un boulot stable, des enfants bien élevés, un mari aimable, une vie sexuelle rangée, une jolie maison, des animaux de compagnie, des collègues, des repas entre amis, un peu de sport, des lectures, et quelques voyages… J’avais appliqué les règles, suivi le mode d’emploi que la société vous imprime profondément depuis notre enfance. Rien à redire, parfaite contribuable et citoyenne. 

Des empreintes de pas dans le sable

Puis la cinquantaine arriva. Je ne saurais dire si mes chères hormones 

ont impacté mes émotions au point de me faire reconsidérer ma vie.

Au final, il me semble avoir ouvert les yeux sur mes désirs profonds 

et la réalité de ce monde, de mon monde. 

 

Je constatais que mes aspirations professionnelles ne seraient jamais 

satisfaites, alors autant quitter mon emploi. Je n’accomplirai jamais 

certains de mes rêves, car trop ambitieux ou trop impossibles. J’y 

renonçais donc. Je n’avais plus le rôle de la mère dévouée, et pour 

cause mes enfants grandissaient. Mon époux était peu présent, 

débordé par son travail et ses obligations familiales. 

L’état ponctionnait avidement mes maigres bénéfices, ce qui me donnait le sentiment d’être l’esclave d’un système que je ne comprenais plus. Je m’ennuyais auprès de mes amis et collègues. Je remarquais que les regards des hommes ne se posaient plus sur moi, mais sur ma fille. J’étais à présent fatiguée physiquement et passais mes week-ends à travailler et ranger la maison. Tout l’univers semblait manigancer contre moi. J’ouvrais, enfin, les yeux. Tel un filtre de vérité, mes hormones me montraient enfin ma réalité. J’avais du taf pour transformer tout cela ! 

 

Mais avant d’avancer, je devais accepter de ne plus être. Et pour accepter, je devais devenir une autre. Quel paradoxe !

 

Durant quelques mois, j’ai donc "consulté", comme on dit. Non pas pour résoudre des problèmes que je n’avais pas, mais pour me comprendre. Vers quelle nouvelle « être » devais-je tendre ? Qui étais-je vraiment ? 

 

Au fond, je constatais que je ne m’étais jamais véritablement questionnée à ce sujet, car mon regard s’était toujours tourné vers cette femme mise en avant dans les magazines ou les séries télé. Jeune, happée par sa vie de famille trépidante et son job plein de rebondissements… Il me semble l’avoir été, un peu. Mais quel désastre de découvrir que cet archétype de la femme moderne ne me rendait pas heureuse. 

 

J’ai donc opéré un virage à 180 degrés. Changement d’emploi et de statut, ghosting de ces personnes dont je m’imposais la compagnie sans plaisir, refus de toute contrainte non-essentielle, affirmation de mes envies, de mes désirs, nouvelles activités, acceptation de mes émotions et de ma vulnérabilité, arrêt de vouloir être parfaite et conventionnelle. 

 

J’ai enfin enlevé le masque. Oui, je suis devenue sauvage, impolie parfois, pleurnicheuse et faible à mes heures, obsédée, plus amoureuse et tendre, originale, étourdie, fainéante et rêveuse, simple et sereine… Moi. Une cinquantenaire qui comprend finalement qui elle est, et s'autorise à le devenir.   

 

 

 

🔆 Lisez, Les traitements naturels de la ménopause

 

Un nouveau départ, une nouvelle jeunesse

 

À présent, mes rêves sont devenus une partie intégrante de mon quotidien. Si autrefois, je tentais de les poursuivre désespérément, leur non-réalisation apportait un lot de frustrations insupportables. À présent, ils sont des compagnons de nuits, de jours parfois, qui me procurent de grands plaisirs, comme une bonne lecture.

 

On dit que le cerveau ne fait pas la différence entre le réel et l’imaginaire. Alors, je me drogue à la dopamine, à la sérotonine, en pensant à mille merveilleux moments. Je sais que je ne les vivrai pas. Jamais. J’ai renoncé. Cela semble défaitiste, mais il n’en est rien. Car ils appartenaient à cette autre, celle d’avant. De rêves hypothétiques et standardisés, ils sont devenus des fantasmes, à ne surtout pas réaliser. Ils restent sagement à leur place et jouent leur rôle cathartique. Je ne ressens plus de colère ou de 

déception de les voir laissés à l’état de rêve. Je me sens à présent apaisée et profite de mon imaginaire débordant. 

Une prairie verdoyante, d'herbe et de fleurs sous un ciel bleu

 

La jeunesse, je la laisse aux autres, à mes filles. Je n’aime pas le mot 

« maturité ». J’accepte de ne pas définir mon âge. Je ne suis pas entre

deux, je suis moi. Quant à la ménopause, elle n’est qu’une étape 

physiologique. Je me veux simplement en forme et souriante

 

Si je tente d'atténuer les marques des années sur mon visage, c’est 

avant tout pour rassurer mes enfants et conserver quelques attraits. C’est pourquoi je prends les devants et lutte pour rester en bonne santé. Le sport, l’alimentation et le développement personnel sont essentiels. J’essaie. 

 

Je mesure avec sagesse les années qu’il me reste et souhaite en profiter à mon goût, selon mes envies. Je ne perds plus de temps, j’ai compris qu’il m’est compté.

La programmation de joyeux moments, leur organisation, les plaisirs partagés avec mes proches sont mes nouvelles préoccupations. J’aide chacun comme je le souhaite et récolte mille tendresses et baisers en retour. Avant, je n’avais pas le temps. Maintenant, j’apprends à savourer l’instant et à recevoir. J'accepte, aujoud'hui, les compliments. Je n'ai plus le temps de douter de moi. 

 

J’acquiers différentes compétences et découvre des champs d’activités que je ne connaissais pas. J’ai le sentiment de sentir respirer le monde. Je l’entends. Mon corps redevient mon ami, je l’écoute, lui parle et lui témoigne un grand respect. Je goûte la solitude de mes pensées, le moment présent et la nature. Je prends le temps d’observer les années et les saisons qui passent.

 

Mon psy me disait : changez et les autres changeront. Et en effet, je constate avec bonheur une nouvelle sérénité qui m’entoure et se répand. Pas encore totale, la vie n’est pas si simple. Cependant, être à l’écoute de ses proches et de soi apporte un bien-être à chacun, tel que les comportements s’apaisent, les sentiments s’expriment, librement et sagement, et que le quotidien n’est plus chargé d’une ambiance pesante et assourdissante. 

 

Ouverte aux autres, je prends le temps de me connaître, vraiment, de rechercher les instants de bonheur fugace, d’apprécier d’être. Je respecte celle que je suis, accepte mes perversions et ma part sombre, écoute mes besoins et envies, et gagne en jeunesse. Il perdure toujours quelques obligations, le temps de la retraite n’est pas encore arrivé, mais je chemine doucement vers ma vérité. 

Parfois, le sentiment de deuil de mon moi narcissique me rend visite. Je l’accueille quelques instants, puis le chasse poliment. Je me rappelle qui je suis dorénavant et réalise que je n’ai rien à envier à celle que j’étais, si ce n’est la jeunesse. Je soigne et préserve le peu qu’il m’en reste.

J’entoure de toute mon attention ma nouvelle personnalité et veille à la défendre de tout élément toxique. Comme une amoureuse, je la gâte, l’entoure de tendresse, lui cède tous ses caprices ou presque. À présent, mes rêves parlent de moi, la jeunesse en plus. Un petit air de " si j’avais su " chante à mes oreilles, mais on ne peut être et avoir été. 

À part ces quelques réminiscences des temps passés, je me tourne vers l’avenir. Il me reste tant à faire ! J’ai revu mes idéaux à la baisse, les ai adaptés à celle que je suis devenue. Ils n’en demeurent pas moins motivants et plaisants. Débarrassée du fardeau des obligations inutiles, mon âme devient oisive et audacieuse. Une nouvelle jeunesse s’y est installée, confortable, insolite et pleine de promesses…

 

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